(1761) Salon de 1761 « À mon ami M. Grimm » pp. 112-113
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(1761) Salon de 1761 « À mon ami M. Grimm » pp. 112-113

À mon ami M. Grimm

Voici, mon ami, les idées qui m’ont passé par la tête à la vue des tableaux qu’on a exposés cette année au Salon. Je les jette sur le papier sans me soucier ni de les trier ni de les écrire. Il y en aura de vraies ; il y en aura de fausses. Tantôt vous me trouverez trop sévère, tantôt trop indulgent. Je condamnerai peut-être où vous approuveriez ; je ferai grâce où vous condamneriez ; vous exigeriez encore où je serai content. Peu m’importe. La seule chose que j’aie à cœur, c’est de vous épargner quelques instants que vous emploierez mieux ; dussiez-vous les passer à côté de Dom Antonio, et au milieu de cannetons.