(1761) Salon de 1761 « Sculpture —  Challe  » pp. 161-162
/ 1946
(1761) Salon de 1761 « Sculpture —  Challe  » pp. 161-162

Challe

L’idée et l’exécution du Jeune Turenne endormi sur l’affût d’un canon, me plaisent. Seulement il est mal que l’enfant soit aussi long que le canon.

C’est une fort belle chose que le Berger Phorbas qui détache de l’arbre Œdipe enfant qui y était suspendu par les pieds. L’enfant, ou je me trompe fort, est sublime. Il crie ; il sent le bras qui le secourt ; il le saisit ; il le serre.

Il y a une grande commisération sur le visage de Phorbas. Vous me direz qu’il est un peu campé. Mais comme il a de la peine à atteindre de la main la branche où la courroie est nouée, cette contrainte détermine son attitude. J’ai bien un autre petit chagrin. C’est que son action est équivoque. Et qu’on ne sait s’il suspend ou s’il détache. On s’élève également sur la pointe du pied pour suspendre et pour détacher. On étend également un bras. On soutient également le corps. La courroie est également lâche.

Le Bacchus nouvellement né et soustrait par Mercure à la jalousie de Junon ne me déplaît pas. Le reste est commun.