(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 292
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(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 292

MESNARDIERE, [Hippolyte-Jules, Pilet de la] de l’Académie Françoise, né à Loudun en 1610, mort à Paris en 1663.

De tout ce que nous avons de lui, on doit s’en tenir à ses Paraphrases de l’Anthologie. Il seroit plus estimé, disoit Chapelain, s’il se fût borné à ce seul Ouvrage. En effet, ses Tragédies & ses autres Poésies ne valent pas mieux que sa Poétique, dont le style, tantôt obscur & emphatique, tantôt diffus & rampant, est très-proportionné à la médiocrité des pensées, & à la foiblesse des principes.

La Mesnardiere cependant eut le talent de faire une grande fortune. Il acquit les bonnes graces du Cardinal de Richelieu, par la Réfutation de l’Ouvrage d’un Médecin Ecossois, qui ne croyoit point à l’obsession des Religieuses de Loudun. Le Cardinal, qui avoit des raisons pour y croire, récompensa magnifiquement le zele de la Mesnardiere, le fit son Médecin, lui procura une place à l’Académie, & la charge de Maître-d’Hôtel du Roi, qui valoit encore mieux. C’est faire bien du chemin, à la saveur d’un mauvais Ouvrage.