(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » p. 200
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(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » p. 200

DUCHÉ, [Joseph-François] de l’Académie des Inscriptions & Belles-Lettres, né à Paris en 1668, mort dans la même ville en 1704, éleve de Pavillon, & ami de J. B. Rousseau, deux hommes dont l’amitié fait honneur à ses qualités sociales : le dernier lui a adressé une de ses Odes. Duché étoit Valet-de-Chambre de Louis XIV ; &, pour plaire à ce Monarque, il consacra ses talens à des Ouvrages pour les Dames de Saint-Cyr. Les Histoires pieuses, les Hymnes, les Cantiques qu’il fit pour elles, sont aujourd’hui dans l’oubli, & ne méritent pas d’en sortir. Il n’en est pas de même de ses Tragédies saintes. Absalon fut représenté à Saint-Cyr & sur le Théatre François avec un succès égal. Cette Piece intéressante & bien conduite eut seize représentations, & est restée au Théatre quoiqu’on ne l’ait pas donnée depuis long-temps ; le caractere de Tharès, entre autres, est neuf & bien soutenu. Débora & Jonathas, qui, du Cloître, passerent également sur le Théatre François, ne furent pas si bien accueillies ; aussi ces deux Pieces n’ont-elles pas le mérite de la premiere.

Cet Ecrivain travailla ensuite pour le Théatre Lyrique, où il donna Sylla, Iphigénie, Céphale & Procris, Tragédies, & les Fêtes galantes, Ballet qu’on joue encore de temps en temps, & que ne font point oublier les Nouveautés de ce genre aujourd’hui négligé de plus en plus.