(1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Soumet, Alexandre (1788-1845) »
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(1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Soumet, Alexandre (1788-1845) »

Soumet, Alexandre (1788-1845)

[Bibliographie]

Le Fanatisme, poème (1808). — L’incrédulité, poème (1810). — Les Embellissements de Paris, poème (1812). — La Découverte de la vaccine, poème (1815). — Les derniers moments de Bayard (1815). — Oraison funèbre de Louis XVI (1817). — Cléopâtre, tragédie (1824). — Jeanne d’Arc (1825). — Pharamond, opéra (1825). — Le Siège de Corinthe (1826). — Les Macchabées (1826). — Émilia, drame (1827). — Élisabeth de France (1828). — Une fête de Néron (1829). — Norma (1831). — La Divine Épopée (1840). — Le Gladiateur, tragédie (1841). — Le Chêne du Roi, tragédie (1841).

OPINIONS.

Alexandre Vinet

Plus est grand le vice du sujet (La Divine Épopée), plus nous admirons la puissance du poète qui parvient presque à le faire oublier. Cette prédilection pour les beautés de la forme poussée jusqu’à une sorte d’insouciance pour la solidité du fond, nous la retrouvons à des degrés divers dans tous les ouvrages de l’auteur.

[Cours de littérature ().]

Philarète Chasles

Poète des derniers temps, qui semble enivré de sons et de lumière, de pensées métaphysiques qu’il transforme en images et de créations gigantesques qui le séduisent et le ravissent, nul ne ressemble plus à Claudien que M. Soumet. Il semble qu’il veuille se charmer l’oreille en versant à flots les vocables inconnus : « L’Avonis, le Mélantès, l’Osmonde, le Méloflore, l’Avira, le Cymophane, l’Argyrose, l’Amphisbène, le Lophire, l’Aurone, L’Æstiale, le Coldor ». Homme de talent et de verve, doué d’un sentiment poétique grandiose extérieur et sonore, il ne manquait ni de majesté ni de puissance, mais peut-être de simplicité et de profondeur.

[Revue française (année , t. IV).]

Léon de Wailly

L’intention, qui est presque tout dans l’ordre moral, ne compte pour rien dans l’ordre intellectuel ; l’art ne s’occupe que des résultats obtenus. Alexandre Soumet eut le tort de ne pas se faire ces objections si simples, de prendre pour mesure de sa capacité je ne dirai pas la présomption, le mot est trop dur, mais le trop de confiance de son caractère. Avec un sentiment plus juste, plus raisonnable de sa vocation, il n’eût pas causé à ceux qui l’ont connu et aimé — c’est presque un pléonasme — le chagrin de le voir, malgré une somme considérable d’efforts, de savoir-faire et de mérite, placé, en fin de compte, au-dessous d’écrivains qui, nés avec moins d’ambition et dans des circonstances plus propices, ont su, quoique très moins doués sous beaucoup de rapports, acquérir des titres plus réels, plus durables à l’estime de la postérité.

[Les Poètes français, sous la direction d’Eugène Crépet (1861-).]

Édouard Fournier

Soumet était une victime du Romantisme. Vainement s’y était-il jeté avec sa fougue ordinaire et avait-il figuré des premiers dans la rédaction du Conservateur et de la Muse française ; des liens le rattachaient à l’ancienne école, qui l’empêchaient de marcher avec la nouvelle. Il était en avant de ses aînés, mais plus en arrière encore de ses cadets. Les littératures, comme la po-lilique, ont leur tiers parti, dont le sort inévitable est celui de toutes les choses de transition ; ils s’effacent peu à peu et disparaissent.

[Souvenirs poétiques de l’école romantique ().]