Beau, [Charles le] Professeur d’Eloquence au Collége Royal, Secrétaire de l’Académie des Inscriptions & Belles-Lettres, mort à Paris en 1778.
Peu d’Ecrivains étoient plus en état que lui de donner une bonne suite à l’Histoire Romaine de M. Rollin. L’Histoire du Bas-Empire par M. le Beau, peut même être regardée comme supérieure, à quelques égards, à celle de son Prédécesseur. M. le Beau n’a pas, à la vérité, dans le style autant d’intérêt que le célebre Recteur de l’Université ; mais il écrit en général d’une maniere plus correcte & moins diffuse. Il a un ton sage & modéré, tel que doit l’avoir un Historien qui veut paroîrre impartial. Sans prévention, sans préjugé, il n’exagere ni les vices, ni les vertus des personnages dont il raconte les actions. Sa maniere est nette, agréable, & quelquefois élégante. C’est un Ecrivain sensé qui ne court pas après les ornemens ; qui, sans rien omettre d’intéressant, écarte les détails minutieux ; qui, ne prodiguant pas les portraits, les laisse, pour ainsi dire, se former sous la plume d’eux-mêmes, & sait sur-tout les arranger, de maniere que la confusion & la surcharge sont également proscrites de la galerie des tableaux qu’il présente aux yeux de son Lecteur.
Nous ne parlons pas des Eloges Historiques qu’il a faits de plusieurs Membres de l’Académie des Inscriptions ; nous dirons seulement que, sans avoir le mérite de ceux de M. de Fontenelle, ils sont dans le genre qui leur convient, & présentent très-sagement le caractere des Académiciens qui en font le sujet.