(1761) Salon de 1761 « Peinture —  L’Enfant  » p. 145
/ 2097
(1761) Salon de 1761 « Peinture —  L’Enfant  » p. 145

L’Enfant

Dessin de batailles.

Les deux dessins de batailles de L’Enfant existent là bien clandestinement. Ces deux batailles sont pourtant celles de Laufelt et de Fontenoi. C’est qu’il n’y a rien de si ingrat que le genre de Vandermeule. C’est qu’il faut être un grand coloriste, un grand dessinateur, un grand paysagiste, un savant et délicat imitateur de la nature ; avoir une prodigieuse variété de ressource dans l’imagination ; inventer une infinité d’accidents particuliers, de petites actions, exceller dans les détails, posséder toutes les qualités d’un grand peintre et cela dans un haut degré, pour contrebalancer la froideur, la monotonie et le dégoût de ces longues files parallèles de soldats ; de ces corps de troupes oblongs ou carrés, et la symétrie de notre tactique. Le temps des mêlées, des avantages de l’adresse et de la force de corps, et des grands tableaux de bataille est passé ; à moins qu’on ne fasse d’imagination, ou qu’on ne remonte aux siècles d’Alexandre et de Caesar.