(1767) Salon de 1767 « Peintures — Jollain »
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(1767) Salon de 1767 « Peintures — Jollain »

Jollain

l’amour enchaîné par les grâces. imaginez l’amour assis sur une petite éminence au milieu des trois grâces accroupies ; et ces grâces n’en ayant ni dans leurs attitudes, ni dans leurs caractères, maussadement groupées, maussadement peintes ; la tête de l’amour si féminisée qu’on s’y tromperait, même à jeûn ; ni finesse, ni mouvement, ni esprit. Trois filles pas trop belles, pas trop jeunes, passant des guirlandes de fleurs autour des bras et des pieds d’un innocent qui les laisse faire. Ni verve, ni originalité, ni pensée, ni faire. Qu’est-ce donc que cela signifie ? Rien.

C’est barbouiller de la toile et perdre de la couleur.

Bélisaire . ce n’est pas un tableau, quoi qu’en dise le livret, c’est une mauvaise ébauche. Cela est si gris, si blafard, qu’on a peine à discerner les figures, et que ma lorgnette de Passemant qui colore les objets, a manqué son effet sur ce tableau.

Qu’est-ce que M. Jollain ? C’est… un mauvais peintre ; c’est un sot qui ne sait pas que celui qui tente la scène de Bélisaire s’impose la loi d’être sublime. Il faut que la chose dise plus que l’inscription, date obolum Belisario , et cela n’est pas aisé. à droite, presque au centre de la toile, Bélisaire assis. Du même côté, étendue à terre, sa fille la tête penchée sur le bras de son père qui lui serre la main. Au pied de Bélisaire, une levrette qui dort. Tout à fait à droite, le dos tourné