(1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Désaugiers, Marc-Antoine-Madeleine (1772-1827) »
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(1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Désaugiers, Marc-Antoine-Madeleine (1772-1827) »

Désaugiers, Marc-Antoine-Madeleine (1772-1827)

[Bibliographie]

Chansons et poésies diverses de Marc-Antoine Désaugiers, convive du Caveau moderne (1827 et 1858).

OPINIONS.

Bernard Jullien

Ce qui distingue éminemment les chansons de Désaugiers, et toutes ses productions, c’est la verve, le naturel, la bonne et franche gaîté, la peinture vraie et plaisante des mœurs et des ridicules de tous les états, souvent aussi une fécondité singulière pour tirer une multitude de pensées d’un fond qui ne semblait pas les comporter.

[Histoire de la poésie française à l’époque impériale, 2 vol. ().]

Charles Nodier

Le ciel, qui lui avait donné le génie d’Anacréon, lui en devait peut-être aussi les cheveux blancs… Désaugiers, si heureusement inspiré par le plaisir, avait aussi des chants pour la sagesse. La philosophie élégante et presque voluptueuse d’Aristippe et de Platon n’a rien à envier aux Muses… La haine a respecté sa conduite, comme l’envie a respecté son talent. Malin sans méchanceté, il a fait rire aux dépens de tout et ne s’est jamais permis de faire rire aux dépens de personne. On ne saurait lui reprocher une seule épigramme.

[Revue de Paris ().]

Ernest Renan

Désaugiers, si inférieur à Béranger sous le rapport de la portée d’esprit, me semble un bien meilleur chansonnier, car il n’a pas d’arrière-pensée, sa gaîté est bien la vieille gaîté sans conséquence.

[Le Journal des débats (17 décembre ).]

Hippolyte Babou

Tonin Désaugiers n’est qu’un Boufflers d’arrière-boutique, un épicurien de comptoir ou de bureau, qui, de ses voyages en Amérique, n’a pas rapporté de plus belle découverte que la suivante :

J’ai, par terre et sur l’onde,
Visité l’étranger,
Dans tous les coins du monde
Où j’ai pu voyager
J’ai vu boire et manger,

qui, de son contact avec les événements et les hommes, n’a retiré, pour règle de sa vie, que cette maxime de philosophie et de morale :

Aimons bien, buvons bien, mangeons bien.
[Les Poètes français, recueil publié par Eug. Crépet (1861-).]

Alphonse de Lamartine

Désaugiers, contemporain de Béranger, délire plus sincèrement ; il est ivre lui-même de l’ivresse de verve qu’il répand à plein verre autour de lui ; le plaisir est la seule politique de cet Anacréon de Paris.

[Cours familier de littérature (-1868).]

Jules Barbey d’Aurevilly

Désaugiers est le premier chansonnier de France, incomparable et sans rival. Il a le génie de la chanson quand Béranger n’en a que le talent. Il est tout verve, rondeur, élan, Furia française dans la gaîté. Il a beau être gourmand et ivrogne, c’est une âme !

[Le Nain jaune ().]

Sainte-Beuve

Je puis assurer les élégiaques et les rêveurs que Lamartine, qui effleura cette vie de l’Empire dans sa jeunesse, apprécie fort et sait très bien rappeler à l’occasion certaines des plus belles chansons de Désaugiers.

[Portraits contemporains ().]