Souchon, Paul (1854-1923)
[Bibliographie]
Les Élévations poétiques (1898). — Hymne aux Muses (1900).
OPINIONS.
Léon Bailby
L’auteur a choisi pour ses premiers vers un beau titre, simple, qui rappelle un peu le titre fameux des Méditations de Lamartine. Mais cela n’est pas pour déplaire. Dans la recherche de « modernisme » et de nouveau où tant de jeunes gens font aujourd’hui consister le talent, il est rare qu’ils rencontrent l’originalité. M. Souchon la trouve tout naturellement, grâce à une langue souple et pure, à des images d’une belle et touchante sérénité. Il y a dans la grâce souriante et apaisée de sa poésie comme un ressouvenir très doux d’André Chénier. Et je ne sais pas de plus bel éloge.
Georges Pioch
Ma lecture des Élévations poétiques me confirme le talent sonore de M. Paul Souchon que m’avaient déjà révélé quelques jolis poèmes lus çà et là, en diverses revues. C’est un long cri ensoleillé et fleuri, un cri adorant éperdu vers la joie ; l’émanation harmonieuse et durable du jour, béni par le poète, où l’Épouse
Comme une jeune aurore entra dans la maison.
Ce livre mire des ciels de Provence et vibre de leur chaleur généreuse. Le poète y chante le labeur sacré des hommes, plus soucieux, semble-t▶-il, d’en exalter l’éternité que d’en constater, selon un récent procédé, l’apparence et d’en énumérer les détails.
Charles Maurras
Il y a dans cette joie, dont l’expression ◀semble exagérer la vivacité, il y a, si je ne me trompe, un arrière-fond d’élégie ; et, de plus, au ton familier du discours, en dépit de la solennité de l’alexandrin, se dessine, dans une forme vague encore, comme une aspiration au système d’une poésie plus intime, l’idée d’un retour à Parny… Mais voilà qui va me rendre odieux à la jeune lyre des Élévations poétiques.