Lemaître, Jules (1853-1914)
[Bibliographie]
Les Médaillons (1880). — Quomodo Cornelius… thèse (1882). — La Comédie après le théâtre de Molière et de Dancourt (1882). — Les Petites Orientales (1883). — Les Contemporains, 1re série (1885). — Sérénus, histoire d’un martyr (1886). — Les Contemporains, 2e, 3e et 4e séries (1886-1889). — Corneille et la Poétique d’Aristote (1888). — Impressions de théâtre, 5e série (1888-1890). — Dix contes (1889). — Révoltée, quatre actes (1889). — Le Député Leveau (1891). — Mariage blanc (1891). — Flipote, trois actes (1893). — Impressions de théâtre, 6e et 7e séries (1893). — Les Rois (1893). — Impressions de théâtre, 8e série (1894). — Myrrha (1894). — L’Âge difficile, trois actes (1895). — Le Pardon, trois actes (1895). — Les Rois, cinq actes (1895). — La Bonne Hélène, deux actes (1896). — Les Contemporains, 6e série (1896). — Impressions de théâtre, 9e série (1896). — Poésies (1896). — L’Aînée, quatre actes (1898). — Impressions de théâtre, 10e série (1898).
OPINIONS.
Alphonse Lemerre
A publié, en 1880, les Médaillons, recueil en vers, dont les meilleures pièces se recommandent par un mélange de sensibilité et d’ironie, que l’on retrouve avec plus de sûreté d’exécution dans les Petites Orientales (1882).
Jules Tellier
Pendant son séjour au Havre, il avait écrit son premier livre de vers, Les Médaillons, qui parut en 1880 et n’excita pas l’attention qu’il méritait. Il contenait des vers d’amour, d’une sensualité de tête tout à fait curieuse et personnelle, des « exercices » dans le genre parnassien, dont quelques-uns au moins (L’Élégie verte, par exemple, ou certaines ballades) sont de simples merveilles d’esprit et d’habileté technique, et enfin des sonnets sur les classiques français, où le futur critique des Contemporains est déjà tout entier, et qui tiennent à la fois du chef-d’œuvre et du tour de force. D’Algérie, Lemaître rapporta un second recueil, les Petites Orientales (1883), supérieur au premier, et de beaucoup. Il y avait en effet dans les Médaillons, au milieu de pièces de premier ordre, des inégalités et des hasards (qui, d’ailleurs, donnaient au livre un air de jeunesse, et n’étaient pas déplaisants), trop d’habiletés faciles, de « belles chevilles » et de bric-à-brac parnassien. Les Petites Orientales sont la perfection même. Il serait embarrassant de décider lequel est le plus délicieux, des descriptions algériennes qui forment la première moitié du volume, ou des subtiles pièces d’analyse psychologique qui composent la seconde. Il faudra bien qu’on rende un jour à l’auteur pleine justice à ce livre excellent, qu’on le mette tout à côté de ceux de France, pour la délicatesse et la savante simplicité de la forme, et qu’on reconnaisse en Lemaître un des plus remarquables artistes en vers de ce temps.
Charles Morice
J’ai dit ce que valent les vers de M. Jules Lemaître, j’ajoute qu’ils valent un peu plus que le Sully Prudhomme tendre qu’il imite, parce qu’il imite aussi Théophile Gautier.
Marcel Fouquier
Il publiait deux recueils de poésies : Les Médaillons et les Petites Orientales. Les Médaillons, un premier volume de vers, écrit par un lettré, mais à un âge où on aime toutes les rimes comme on aime toutes les femmes ; les Petites Orientales, une suite de paysages d’Algérie, d’une couleur intense, d’un détail bariolé et fin. Quelques pièces, sans rapport au titre, rappellent les analyses de M. Sully Prudhomme. Entre le poète des Solitudes et M. J. Lemaître, il y a d’ailleurs une grande sympathie intellectuelle. M. Sully Prudhomme est uniquement épris de la vérité, il la cherche avec cette passion généreuse qui lui a dicté la Justice. M. J. Lemaître semble surtout amoureux de la vraisemblance.