Herold, André-Ferdinand (1865-1940)
[Bibliographie]
L’Exil de Harini (1888). — La Légende de Sainte-Liberata (1889). — Les Pæans et les Thrènes (1890). — La Joie de Maguelonne (1891). — Chevaleries sentimentales (1893). — Floriane et Persiant (1894). — L’Upanishad du grand Aranyaka (1894). — Paphnutius, de Hrotsvitha (1895). — Intermède pastoral (1896). — L’Anneau de Çakuntalâ, de Kalidasa (1896). — Le Livre de la Naissance, de la Vie et de la Mort de la Bienheureuse Vierge Marie (1896). — Les Perses, tragédie, traduite d’Eschyle (1896). — La Cloche engloutie, de Gérard Hauptmann, traduction en français (1897). — Images tendres et merveilleuses (1897). — Sâvitri, comédie héroïque en deux actes et en vers (1899). — Au hasard des chemins (1900).
OPINIONS.
Stuart Merrill
Des Pæans et des Thrènes aux Chevaleries sentimentales, la route est longue et bellement bordée des plus rares fleurs de la poésie. Je ne m’étonnerais pourtant point que M. Hérold délaissât à l’avenir les roses et les lis pompeux dont s’est jusqu’ici illustré son passage pour les humbles corolles des vallées connues de tout le monde. Certains de ses poèmes ont l’amoureux et triste parfum des violettes et des pervenches.
Francis Vielé-Griffin
Nous saluerons donc d’abord en M. Ferdinand Hérold — dont les hasards du flux littéraire nous mettent, ce mois, un admirable volume sous les yeux — un écrivain fécond, étranger aux étranges scrupules de la stérilisation préméditée, un écrivain qui, suivant son instinct, procrée… Avons-nous dit tout le bien que nous pensons de M. Hérold, âme droite et sereine, amant des formes eurythmiques, et de qui la phrase souple et légère ondoie d’une harmonie personnelle, adéquate à son rêve, et telle que son style, suivant le juste critérium de Paul Adam, peut être dit excellent.
Lucien Muhlfeld
Le bon poète, notre ami Ferdinand Hérold, n’abandonne pas l’artificiel des moyens âges. Chevaleries sentimentales est plein de vers, libres ou corrects, également beaux. Il est très adroit, Hérold, et pas paresseux ; sa gloire est décidément insuffisante.
Pierre Louÿs
M. Ferdinand Hérold n’est pas de la lignée de ces poètes français qui, André Chénier jadis, Henri de Régnier maintenant, recherchent avant tout le mot précis, l’épithète nouvelle, les accouplements imprévus. C’est affaire de méthode et de tempérament. Il aime à répandre sur ses vers une teinte plate à la Puvis de Chavannes, uniformément lumineuse et dont les ombres mêmes sont pâles. Ses personnages sont arrêtés dans le cadre d’une fresque tranquille. Ils sont beaux, mais sans le savoir ; il faut les regarder longtemps pour découvrir dans cette atmosphère élyséenne un charme qui se dérobe et une grâce pleine de scrupules.
Edmond Pilon
Comme Ovide composa ses Héroïdes sur quelques-unes des femmes légendaires de son temps, M. Hérold, dans ses Chevaleries sentimentales, nous avait présenté quelques médaillons de jolies reines, à côté de pièces moins définies et de très personnelle allure… Comme action psychique, le Victorieux est le pendant inverse de Floriane et Persignant (de l’allure chevaleresque de Flore et Blanchefleur, ce beau poème des trouvères du moyen âge qui inspira Boccace). Dans Floriane, c’était Persignant qui apportait la bonne parole et courbait l’orgueil de la reine. Ici, c’est Irène qui, au contraire, influe, par une puissance d’amour, sur la conversion humaine du héros. S’il y a parfois des réminiscences, le rythme général est, le plus souvent, scandé comme il faut et s’enfle au gré du dialogue, comme, sous le souffle des vents étésiens, des vols calmes de pluviers blancs.
Remy de Gourmont
M. Hérold est l’un des plus objectifs parmi les poètes nouveaux ; il ne se raconte guère lui-même ; il lui faut des thèmes étrangers à sa vie, et il en choisit même qui semblent étrangers à ses croyances ; ses reines n’en sont pas moins belles ni ses saintes moins pures. On trouvera ces panneaux et ces vitraux dans le recueil intitulé : Chevaleries sentimentales, la plus importante et la plus caractéristique de ses œuvres.