(1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Pommier, Amédée (1804-1877) »
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(1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Pommier, Amédée (1804-1877) »

Pommier, Amédée (1804-1877)

[Bibliographie]

L’Expédition de Russie (1827). — Poésies (1832). — Premières Armes (1832). — La République ou le Livre de Sang (1836-1837). — Les Assassins (1837). — Océanides et Fantaisies (1839). — Crâneries et Dette de cœur (1842). — Colères, poésies (1844). — Sonnets sur le Salon (1851). — L’Enfer, poème catholique (1853). — Les Russes (1854). — Colifichets et Jeux de rimes (1860).

OPINIONS.

Jules Barbey d’Aurevilly

Il est des poètes comme, par exemple, M. de Lamartine, dont je serais au désespoir de diminuer la grandeur, qui n’ont pour ainsi dire qu’une âme de profil ; mais celle du poète qui a osé écrire l’Enfer après Dante et qui vient de chanter Paris, est une âme de face, largement ouverte à toutes les émotions et à tous les contrastes, qui sait rire jusqu’aux lapines et pleurer jusqu’au rire, comme pas un de bous ! Cette puissance du rire qu’a M. Pommier, tout autant que la puissance de s’attendrir et de s’indigner, Balzac, ce rieur profond, l’avait remarquée. Lui qui ne savait pas écrire en vers, comme par une revanche de la nature, aux regrets d’avoir fait un pareil colosse, s’était associé M. Amédée Pommier pour écrire les comédies qu’il pensait, et ils en composèrent même une ensemble, essai curieux, intitulé : Monsieur Orgon ! Or, c’est cette puissance du rire qui fait, du poète lyrico-satirique qu’est au fond M. Amédée Pommier, un talent très distinct et très particulier entre tous, dans cette époque qui ne sait pas rire et où les plus grands poètes, Victor Hugo, de Vigny, Lamartine, Auguste Barbier, sont si tristes ou du moins si graves, qu’ils semblent avoir changé le génie français.

[Les Œuvres et les Hommes : les Poètes ().]

Édouard Fournier

Poète complexe, et pour ainsi dire en partie double, qui sut se tenir entre les deux écoles, pour profiter de l’une et de l’autre. Romantique, il se permit toutes les excentricités du genre, enchérit même sur ses néologismes par de beaucoup plus téméraires, dignes de Du Bartas, tels que « le flot rumoreux extuant, les rocs fluctisonnants, les fleurs immarcescibles, etc… ». Classique, il se fit plus calme, dirigea correctement le Journal des arts agricoles, exécuta d’honnêtes traductions pour la collection Panckouke, professa un cours de littérature très sage à l’Athénée ; et, d’une inspiration régulière et rangée, concourut, sans tapage, aux prix de vers ou de prose proposés par l’Académie française.

[Souvenirs poétiques de l’école romantique ().]

Alphonse Daudet

Amédée Pommier, un merveilleux artisan en mots et en rimes, l’ami des Dondey et des Pétrus Borel, l’auteur de l’Enfer , de Crâneries et Dette de cœur, beaux livres aux titres flamboyants, régal des lettrés, effroi des académies, et pleins de vers bruyants et colorés comme une volière d’oiseaux des tropiques… C’est en collaboration avec Amédée Pommier que Balzac, toujours tourmenté de l’idée d’écrire une grande comédie classique, avait entrepris Orgon, cinq actes en vers, faisant suite à Tartuffe.

[Trente ans de Paris ().]