Leygues, Georges (1857-1933)
[Bibliographie]
Le Coffret brisé (1882). — La Lyre d’airain, ouvrage couronné par l’Académie française (1883).
OPINIONS.
Louis Tiercelin
Maxime Gaucher
Il contenait de fort jolies choses, ce coffret. Des idylles gracieuses, des paysages où vous avez ajouté à la nature ce qu’y voyait votre imagination, des chants d’amour qui sont comme parfumés de senteurs printanières. Quels sont vos ancêtres ? Ronsard ? Du Bellay et surtout André Chénier. Vous êtes moins grec que lui ; le Parthénon vous inspire moins que les minarets et les pagodes ; mais, chez vous comme chez lui, l’accent païen, la note franche et libre, l’expression de la sainte nature sans réticences et sans voiles pudiques. Un peu plus de manière cependant et on sent plus l’art. Voulez-vous que je vous donne votre définition ? Un André Chénier Théodore-de-Banvillisé . Ce mélange n’est pas sans saveur. Voulez-vous une autre définition encore ? Une flûte de Pan revue par Érard.
Camille Doucet
À côté de la corde lyrique, la corde patriotique est celle qui vibre le plus sur cette Lyre d’airain dont les mâles accents sont faits pour remuer les cœurs. Sous toutes les formes et à chaque page se trahit la pensée intime et la constante préoccupation d’un poète blessé qui, ne songeant qu’à la patrie, pleure sur elle et pour elle espère.
Eugène Ledrain
Dans toute son œuvre, M. Leygues ne s’est, semble-t-il, proposé pour objet que de plaire à la petite tribu des délicats. Même quand il chante en beaux vers dans la Lyre d’airain la patrie vaincue, il s’abstient de tout cri désordonné, de tout ce qui pourrait blesser l’oreille sensible d’un homme de goût.