(1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Brizeux, Auguste (1803-1858) »
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(1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Brizeux, Auguste (1803-1858) »

Brizeux, Auguste (1803-1858)

[Bibliographie]

Racine, comédie en un acte, en vers, avec Raoul Busoni (1827). — Marie, roman en vers (1836). — Voyage en Italie, avec Auguste Barbier (1841). — La Divine Comédie (1843). — Les Ternaires (1841). — Les Bretons (1845).

OPINIONS.

Sainte-Beuve

L’inspiration bretonne, même là où elle est le plus présente, ne communique à M. Brizeux aucun des caractères qu’on est accoutumé à attribuer aux Muses du nord. Partout, chez lui, le contour est arrêté, la ligne définie. Le poète se considère comme un Breton venu du Midi et qui y retourne… Sa poésie est toute pleine de bons sentiments qu’il propose, d’idées et de visées qui ennoblissent, d’images qui observent l’austère beauté.

[Portraits contemporains ().]

Saint-René Taillandier

Plus on relit les poèmes de Brizeux, plus le tissu serré de son style révèle de finesses cachées et de nuances harmonieuses.

[Revue des deux mondes (sept. ).]

Hippolyte Babou

Le fils spirituel du curé d’Arzanno me semble encore plus le descendant d’un autre Breton, de René. Il en a les ennuis, les combats, les incertitudes, les dégoûts amers et les doutes, la mélancolie incurable. Ce qui le préserve parfois de cette peste du siècle, et ce qui, par moments, le rend enchanteur, c’est la puissance d’artiste consommé qui lui fait tout à coup retrouver son cœur sous les vapeurs noires de son esprit.

Alors la Muse pastorale le porte dans ses bras et l’inspire. Le charme virgilien, le souffle de Théocrite passent en mouvements lumineux dans ses tableaux. Un rayon descend sur ses vers et la rosée s’en élève : on songe, sans s’en douter, à quelque jeune Raphaël de la poésie. Mais dès que Auguste Brizeux, préoccupé de symboles, adopte le rythme ternaire des vieilles proses de nos rituels, dès qu’à force de raffinement il croit être devenu un vrai primitif, tout charme s’évanouit, toute lumière et toute clarté disparaissent : il ne reste plus que des vers martelés, ternis, énigmatiques et vides.

[Les Poètes français, recueil publié par Eugène Crépet (1861-).]

Auguste Barbier

La Fontaine, Racine et André Chénier, voilà les véritables ancêtres de M. Brizeux et les poètes qu’il relisait sans cesse. Il a donné seulement à leur idiome pur et naturel une saveur plus agreste.

[Souvenirs personnels ().]

Ernest Renan

On a dit que Brizeux découvrit la Bretagne. C’est beaucoup dire peut-être. Mais il découvrit certainement une chose charmante entre toutes, il découvrit l’amour breton, amour discret, tendre, profond, fidèle, avec sa légère teinte de mysticité.

[Discours prononcé à l’inauguration de la statue de Brizeux ().]

Georges Rodenbach

Certes, les idylles de Marie demeurent le plus durable de son œuvre, mais son originalité lui vint aussi de son zèle à transposer dans ses poèmes toutes les choses de sa Bretagne natale : les noms, légendes, traditions, coutumes, jeux et croyances. Depuis, combien de poètes ont essayé de dire leur pays ; mais la plupart n’ont fait que de la poésie rustique monotone, et nul n’égale l’art de Brizeux, qui en inventa le genre.

[L’Élite ().]