(1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « quelque temps après avoir parlé de casanova, et en abordant le livre des « pèlerins polonais » de mickiewicz. » pp. 512-524
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(1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « quelque temps après avoir parlé de casanova, et en abordant le livre des « pèlerins polonais » de mickiewicz. » pp. 512-524

quelque temps après avoir parlé de casanova, et en abordant le livre des « pèlerins polonais » de mickiewicz.

La condition de la critique, en ce qu’elle a de journalier, de toujours mobile et nouveau, la fait ressembler un peu, je l’éprouve parfois, à un homme qui voyagerait sans cesse à travers des pays, villes et bourgades où il ne ferait que passer à la hâte, sans jamais se poser ; à une sorte de Bohémien vagabond et presque de Juif errant, en proie à des diversités de spectacles et à des contrastes continuels. Aujourd’hui, c’est un coin politique et historique ; demain, une poésie ou une rêverie mélancolique ; après-demain, quelque roman sanguinaire ou licencieux, puis tout d’un coup une chaste et grave et religieuse production ; il faut que la pauvre critique aille toujours à travers cela, il faut qu’elle s’en tire, qu’elle s’en teigne tour à tour, qu’elle voie assez de chaque objet pour en jaser pertinemment et d’un ton approprié. L’acteur qui change chaque soir de costume, de visage et de rôle, doit éprouver quelque chose de semblable. Et qu’on ne dise pas que, si la critique avait un point de vue central, si elle jugeait en vertu d’un principe et d’une vérité absolus, elle s’épargnerait en grande partie la fatigue de ce mouvement, de ce déplacement forcé, et que, du haut de la colline où elle serait assise, pareille à un roi d’épopée ou au juge Minos, elle dénombrerait à l’aise et prononcerait avec une véritable unité ses oracles. Il n’est à ma connaissance, par ce temps-ci, aucun point de vue assez central pour qu’on puisse embrasser, en s’y posant, l’infinie variété qui se déroule dans la plaine. D’estimables journaux et recueils, qui, comme le Semeur ou la Revue européenne, échappent, autant qu’ils le peuvent, à l’empirisme de la critique, n’y parviennent qu’en restreignant souvent par là même, beaucoup plus qu’il ne faudrait, le champ pratique de leur observation. En ce qui concerne la littérature de ce temps, est-ce donc un si grand mal, dira-t-on, que de s’arranger d’avance pour en négliger et en ignorer une bonne partie ? Je n’oserais affirmer le contraire, et pourtant, du moment qu’on en veut juger en toute connaissance de cause, comme c’est la prétention de la critique, voilà l’interminable voyage qui recommence. J’ai lu quelque part une belle comparaison à ce sujet, qui a de plus le mérite d’une extrême justesse. L’art qui médite, qui édifie, qui vit en lui-même et dans son œuvre, l’art peut se représenter aux yeux par quelque château antique et vénérable que baigne un fleuve, par un monastère sur la rive, par un rocher immobile et majestueux ; mais, de chacun de ces rochers ou de ces châteaux, la vue, bien qu’immense, ne va pas à tous les autres points, et beaucoup de ces nobles monuments, de ces merveilleux paysages, s’ignorent en quelque sorte les uns les autres ; or la critique, dont la loi est la mobilité et la succession, circule comme le fleuve à leur base, les entoure, les baigne, les réfléchit dans ses eaux, et transporte avec facilité, de l’un à l’autre, le voyageur qui les veut connaître. La comparaison jusqu’ici est fort belle, mais elle n’est juste encore que si l’on suppose la critique, dans toute sa profondeur et sa continuité, s’appliquant aux grands monuments des âges anciens. De plus, en poursuivant l’image, en supposant le fleuve détourné, brisé, fatigué à travers les canaux, les usines, saigné à droite et à gauche, comme le Rhin dans les sables et la vase hollandaise, on retrouve la critique telle exactement que la font les besoins de chaque jour, dans sa marche sans cesse coupée et reprise. Tout cela est bien long pour dire qu’ayant parlé l’autre fois de quelque ouvrage assez peu grave nous avons à donner aujourd’hui un mot sur une œuvre de patriotisme et de piété, et pour demander pardon d’être la même plume qui passe d’un Casanova au livre des Pèlerins polonais…

« Moi, disait Diderot, mon métier est celui de critique, métier comme celui d’homme d’affaires, d’avoué, d’avocat consultant et plaidant, de médecin. J’ai des clients dont je suis les affaires, les tableaux, les livres : il me vient plus d’affaires que je n’en puis plaider. Je fais mon métier avec conscience, avec goût même ; mais il y a des moments où les tracas de cette boutique me font regretter, comme le barreau à Cicéron, les champs, le loisir des Muses et les entretiens d’amis à Tusculum. Sedaine me disait hier : “Oui, mais, votre métier, vous le faites avec sensibilité, vous y mêlez votre âme.” — Je ne nie pas que le métier ne gagne à cela, mais moi j’y perds. Vous autres poëtes, vous employez votre sensibilité à faire l’amour, à créer des êtres. Moi, critique, qui la fourre dans mes jugements et sentences, je fais comme un pauvre chirurgien qui soigne ses malades, panse, saigne et tranche avec une sensibilité qui s’y dépense douloureusement et stérilement. Je soigne les enfants des autres, et je n’en fais pas. »

sonnet d’hazlitt150.

Oh ! ne me blâmez pas de ma critique active !
Tout lendemain d’article emporté vaillamment
A pour moi son réveil matinal et charmant,
Tant la pensée afflue et tant l’image arrive !
Au clairon de la veille, à ce pressant qui vive,
Maint beau rêve lointain, et sans cela dormant,
S’arme, accourt, mais trop tard, et voit l’endroit fumant,
Et se met avec l’aube à chanter sur la rive.
Après les lents écrits, après les longs combats,
A-t-on si fol essor, si joyeuses recrues,
Tant d’oiseaux babillards panachés en soldats ?
— Le steam-boat a passé : les vagues accourues
Se dressant comme au bruit de flottes apparues,
S’ébattent à grand’aise et rêvent d’Armadas.

Ayant à juger, non sans quelque délicatesse particulière de situation, un confrère et successeur en poésie, M. Théophile Gautier, qui occupe aujourd’hui (1839) un des premiers rangs dans l’école des images et de l’art pour l’art, dans l’école prolongée et renouvelée de M. Hugo, je disais, après quelques mots sur sa Comédie de la Mort (15 septembre 1838) :

… Voilà pour l’éloge ; mais, à peine sorti de cette pièce, et en continuant la lecture du volume à travers les autres pièces de tous les tons qui le composent, on ne tarde pas à s’apercevoir que le procédé de l’auteur ne se conforme pas toujours au sujet, n’est pas, tant s’en faut, proportionné à l’idée ou au sentiment, qu’il y a parti pris dans le mode d’expression exclusivement tourné à la couleur et à l’image. C’est bien autre chose si de ses vers on passe à sa prose, à ses romans ; la forme y va encore plus indépendante du fond, encore plus exorbitante par rapport au sentiment ; et il résulte de cette lecture prolongée que l’affecté de l’ensemble reflète sur le sincère même et en compromet l’effet.

L’ensemble ! l’effet de l’ensemble ! voilà ce à quoi ne pensent pas assez nos poëtes, et c’est là précisément la grande infériorité des œuvres d’aujourd’hui, même les plus brillantes, en regard des chefs-d’œuvre du passé. On a le talent, l’exécution, une riche palette aux couleurs incomparables, un orchestre aux cent bouches sonores ; mais, au lieu de soumettre tous ces moyens et, si j’ose dire, tout ce merveilleux attirail à une pensée, à un sentiment sacré, harmonieux, et qui tienne l’archet d’or, on détrône l’esprit souverain, et c’est l’attirail qui mène.

Quand je dis que M. Théophile Gautier adopte un procédé exclusif d’expression et qu’il s’y laisse conduire, je ne prétends pas qu’au sein de ce procédé même il n’ait aucune variété ; s’il est sinistre et horriblement funèbre dans la Comédie de la Mort, il fait preuve de grâce dans maint sonnet et mainte villanelle. Mais, dans sa grâce comme dans son horreur, le procédé est un : c’est de n’exprimer la pensée que moyennant image.

Que le style poétique soit naturellement fertile en images, qu’il les permette nombreuses et les exige souvent, ce n’est pas ce qui fait doute ; mais la question ne se pose pas dans ces termes avec M. Théophile Gautier : en prose comme en vers, est-ce l’image qui est de droit commun ? est-ce l’image qui fait loi ? Voilà la question qui ressort d’une lecture prolongée de ses vers et de sa prose.

Du moment que l’esprit, le talent, se tournent vers ce système de tout dire en image et de tout peindre en couleurs, ils peuvent aller très-loin et faire de vrais tours de force ; mais le vrai centre est déplacé. Le procédé propre à l’art du style est d’emprunter à tous les arts, soit pour les couleurs, soit pour la forme, soit pour les sons, mais sans se borner à aucun de ces moyens, et surtout en les dominant et les dirigeant tous par la pensée et le sentiment, dont l’expression la plus vive est souvent immédiate et sans image. Je ne parle pas, bien entendu, des vers de Voltaire ; mais, dans sa prose, combien de ces mots sans image apparente, et qui sont la pensée même en son plus vrai mouvement ! Et chez La Fontaine, quels vers à tout moment délicieux et d’une image insensible ! on y puise à même de l’âme, pour ainsi dire, comme en une eau courante. Ici, chez M. Gautier, l’eau ne court que sous une surface glacée et miroitante au soleil ; il a trop oublié que lui-même, quelque part, a dit heureusement :

Que votre poésie, aux vers calmes et frais,
Soit pour les cœurs souffrants comme ces cours d’eau vive
Où vont boire les cerfs dans l’ombre des forêts.

Entre vous et le sentiment, au lieu du libre cours s’interpose cette glace (d’images) ininterrompue et peinte en mille tons, de smalt, d’outremer, que sais-je encore ? diaprée, striée, moirée, nacrée en mille façons : c’est quelquefois un beau cristal ; s’il n’y avait qu’une ou deux places bien prises, ce pourrait paraître un diamant ; mais, à la longue, cela fait trop l’effet d’une verroterie.

Dans une petite pièce intitulée l’Hippopotame, le poëte nous retrace le terrible habitant des marais défiant paisiblement, grâce à sa cuirasse épaisse, les boas, les tigres, et les balles des Indous ; il ajoute :

Je suis comme l ’ hippopotame ; De ma conviction couvert,
Forte armure que rien n’entame,
Je vais sans peur dans le désert.

Mais cette conviction si entière rend le style trop conforme à elle-même. Le style dans ce procédé constant, si par bonheur on n’y dérogeait pas quelquefois, n’aurait plus rien de la souplesse naturelle et du libre mouvement de la vie ; il ne serait plus qu’un vernis, qu’un émail, qu’une écaille universelle.

Il nous est arrivé à nous-même (je n’ai garde de l’oublier), en parlant de certaine beauté, d’oser dire qu’elle avait l’épaule nacrée. Hélas ! cette épaule nacrée a bien gagné depuis ; la voilà qui a envahi tout le corps. Quand le cœur bat désormais, c’est grand hasard, à travers cette roideur brillante de l’enveloppe continue, qu’on le voie tout naturellement palpiter.

Je m’arrête à préciser le procédé, parce que là se rencontrent, sur une limite indécise, à la fois l’originalité louable et l’excès inadmissible du talent de M. Théophile Gautier. Certes, s’il n’avait fait que traduire en vers, comme il y a si bien réussi en général, le beau tableau du Triomphe de Pétrarque de M. Louis Boulanger, ou l’étrange et admirable Melancholia d’Albert Durer ; s’il n’avait pas commis tout à l’entour trop d’énormités pittoresques (comme sa Bataille du Thermodon), il aurait pu ajouter quelque chose pour sa part à la faculté d’expression de notre langue poétique ; il aurait pu arriver, à force de discrétion dans l’audace, à reculer d’une ligne ou de deux la bordure de ce grand cadre presque inflexible. Mais le ménagement a manqué ; l’innovation, par moments, est allée jusqu’à la gageure ; il semble que le poëte se soit amusé à outrer les coups. On n’est pas gagné à sa forme ; on ne sait plus s’il y a lieu le moins du monde d’être touché du fond.

Je ne suis pas devenu, grâce à Dieu, de ceux qui disent qu’une barrière dorénavant ferme l’arène et qu’il faut s’arrêter. S’il y a une loi générale selon laquelle les littératures et les poésies, arrivées à un certain point de perfection et de maturité, dépérissent en se raffinant, il y a toujours moyen, pour les individus d’élite, de faire exception, et c’est surtout l’exception qui compte dans les arts. Depuis quelque temps, on établit en poésie un grand chemin à pente inévitable de Virgile à Lucain et de Lucain à Claudien. C’est là, j’ose le dire, un pont aux ânes un peu trop commun et trop simple ; je demande la permission de n’y point passer. Les poëtes savent les sentiers par instinct ; ils en découvrent sans cesse d’inconnus dans leurs courses buissonnières : per avia solus. Le critique qui, pour les attendre à son aise, s’assoit sur quelque pierre milliaire de la voie romaine, pourra bien attendre longtemps. En raisonnant ainsi, ou oublie même ce qui s’est passé chez les Latins. Pour trois ou quatre poëtes qui nous sont restés d’eux, combien d’autres n’a-t-on pas perdus, et qui n’étaient pas inférieurs en renommée ! On nous parle toujours de Lucain, de Stace ; mais Properce n’est-il pas un peu dur, un peu érudit, un peu obscur ? et pourtant il passe pour être du bon siècle, et il en est ; il imite Callimaque, Philétas, et cela nous reporte aux Alexandrins. Si nous savions tous ces Alexandrins, nous aurions bien des exemples de la manière ingénieuse d’échapper à cette décadence inévitable dont on exagère la loi. Une décadence dont s’accommodaient Virgile et les meilleurs des Latins pour en faire leur profit me conviendrait assez, faute de mieux, et nos critiques soi-disant classiques, s’ils y réfléchissaient, se verraient forcés de modifier, dans leur plan de campagne, la ligne droite et courte qui est leur fort. Pour revenir à M. Théophile Gautier, ce n’est donc ni la légitimité ni la possibilité de l’innovation que je lui conteste ; j’aperçois même, dans la voie particulière où il s’est jeté, un sentier étroit qu’il aurait pu tenir, qu’il a tenu par endroits, mais qu’il a comme détruit à plaisir aussitôt en l’outre-passant. Je conçois un talent de peintre passé à la poésie, et s’en repentant, et par moments regrettant son premier art à la vue de l’inexprimable beauté :

Artistes souverains, en copistes fidèles
Vous avez reproduit vos superbes modèles !
Pourquoi, découragé par vos divins tableaux,
Ai-je, enfant paresseux, jeté là mes pinceaux
Et pris pour vous fixer le crayon du poëte,
Beaux rêves, obsesseurs de mon âme inquiète,
Doux fantômes bercés dans les bras du désir,
Formes que la parole en vain cherche à saisir !
Pourquoi, lassé trop tôt dans une heure de doute,
Peinture bien-aimée, ai-je quitté ta route ?
Que peuvent tous nos vers pour rendre la beauté ?
Que peuvent de vains mots sans dessin arrêté,
Et l’épithète creuse, et la rime incolore ?
Ah ! combien je regrette et comme je déplore
De ne plus être peintre, en te voyant ainsi
A Mosé, dans ta loge, ô Julia Grisi !

Voilà le sentiment parfaitement rendu par M. Gautier lui-même ; mais, pour y rester fidèle jusqu’au bout et le remplir, pour se faire, à titre de peintre dépaysé, un coin de poésie à soi, pour le marquer d’une heureuse et singulière culture et l’enrichir de fruits à bon droit plus colorés qu’ailleurs, pour y réaliser, comme Andromaque exilée en Épire, le petit Xanthe et le Simoïs de l’éclatante patrie, combien il eût fallu d’efforts religieux et purs, de mesure scrupuleuse, de tact moral sous-entendu et, je le dis au sens antique, de chasteté !

M. Théophile Gautier en manque trop souvent dans sa poésie et surtout dans ses romans. En indiquant Fortunio qui vient de paraître, je ne prétends certes pas en donner l’analyse ni en parler longuement. L’esprit y abonde ; mais qu’en dire de plus ? Si l’auteur a voulu faire la critique des orgies du jour et montrer l’esclave ivre au jeune Lacédémonien, il a trop bien réussi :

Pour vos petits boudoirs il faut des priapées.

S’il a voulu railler le jargon pittoresque à la mode et pousser à bout ce travers littéraire d’aujourd’hui qui paraîtra bientôt aussi inconcevable que le bel esprit de Mercutio, ou celui des Précieuses, ou celui encore de Crébillon fils, son pastiche a de quoi faire illusion, et il épuise le genre. Quelle que soit l’abondance de saillies de l’écrivain humouriste, son ironie prolongée, dans l’absence de toute passion, ne saurait défrayer un volume et n’y sauve pas la froideur, en même temp que l’excessif ragoût du style engendre vite le dégoût. C’est bien en lisant ce volume qu’on sent à nu l’inconvénient d’un système dans lequel le but et le sentiment sont si disproportionnés à l’expression, d’un art exagéré chez qui la forme surmonte, écrase si étrangement le fond, et qui, en ses jours de débauche, édifierait volontiers une église de Brou comme catafalque au moineau lascif de Lesbie.

J’aime infiniment mieux M. Gautier dans ses vers. Là du moins la forme est plus à sa place, et puis le sentiment n’en est jamais absent comme en prose. Je n’ai pas dit de ses Poésies tout ce qu’elles suggéreraient dans les détails ; il y en a de charmants, ou qui le seraient si quelque trait à côté n’y faisait tache, ou s’ils n’étaient en général compromis et comme enveloppés par le reflet, une fois reconnu, de l’ensemble.

On a tant renchéri de nos jours sur les couleurs ; on a, ce semble, oublié tout à fait les odeurs. Il y a tel défaut de goût, tel point de sentiment gâté, qui comme une petite odeur pernicieuse gagne l’œuvre entière, et en corrompt tout le plaisir.

… On aurait à louer chez M. Gautier quelques heureuses innovations métriques, par exemple l’importation de la terza rima, de ce rhythme de la Divine Comédie qui n’avait pas reparu dans notre poésie depuis le xvie  siècle, et qui a droit d’y figurer par son caractère gravement approprié, surtout quand il s’agit de sujets toscans. — Tout à côté, on peut admirer à la loupe une fine miniature chinoise sur porcelaine de Japon. L’auteur est maître en ces jeux de forme et de contraste.

Et toutefois, de même qu’après la lecture de quelque poëme humanitaire un peu vague, je me hâterai de reprendre Pétrarque, c’est-à-dire la goutte de cristal et la perle de l’art, qu’il me soit permis, après ces poésies à mille facettes et comme taillées dans le corail, de m’en revenir, tout altéré, au bon La Fontaine, à cette source naïve et courante qui s’oublie parfois, mais qui ne s’incruste jamais151.