II
C'est le duc de Broglie qui est décidément rapporteur de la Commision de la Chambre des pairs sur l’instruction secondaire.
— La lettre audacieuse des évêques donne à penser : ils n’osent de telles choses que parce qu’ils sentent qu’il y a, à côté du roi, une conscience timide et religieuse, celle de la reine, qu’ils effrayent et qu’ils espèrent dominer.
Ils savent aussi qu’il n’y a plus en France telle chose qu’un roi, c’est-à-dire un gardien de la dignité et de la convenance souveraines.
Ils se rassemblent en synode et par province sans ordre ni autorisation, comme on l’eût fait sous Louis le Débonnaire. En Suisse de telles choses peuvent sembler toutes simples ; dans un État foncièrement monarchique et administratif comme la France, elles ont une extrême gravité.
Un des évêques signataires de la lettre insérée dans les journaux, l’évêque de Versailles, vient d’être nommé par le roi à l’archevêché de Rouen, sans doute à titre de récompense !
M. Villemain est le seul qui ait vigoureusement insisté dans le conseil des ministres pour qu’on poursuivît l’abbé Combalot35 comme coupable de diffamation ; il a obtenu, dit-on, cette poursuite contre l’avis de ses collègues et presque malgré le roi. On peut trouver singulier que l’initiative en telle matière vienne uniquement d’un homme politique qui jusqu’ici était plutôt réputé timide : c’est que les autres le sont encore plus.