André, [Yves-Marie] Jésuite, Professeur de Mathématique, de l’Académie de Caen, né à Châteaulin dans le Comté de Cornouailles, en 1675, mort à l’Hôpital de Caen en 1764.
Son Essai sur le Beau est connu chez toutes les nations ; aussi peut-on le regarder comme une de ces Productions originales, qui ne sauroient être que le fruit du génie. C’est dans cette source que la plupart de nos Auteurs didactiques d’aujourd’hui ont puisé les bons préceptes qu’ils ont donnés, & c’est d’après ces préceptes que les jeunes Littérateurs doivent travailler pour obtenir de véritables succès. L’imitation de la Nature, voilà le but essentiel auquel il faut tendre. Le P. André nous développe ce principe avec un ordre, un discernement, une clarté, qui ne laissent rien à désirer. Il définit toutes les especes de Beau avec précision, avec justesse. Le chapitre qui regarde le Beau dans les Ouvrages d’esprit, est plein de réflexions profondes, instructives, lumineuses ; il semble y être l’interprete des Muses & de la Nature. Dans le chapitre qui concerne le Beau dans les Mœurs, la raison, le sentiment, la vérité, ne se sont jamais mieux exprimés que par sa plume ; on y voit briller une philosophie supérieure qui connoît aussi bien les passions du cœur, que les ressorts de la politique humaine. Si la Philosophie substituoit des maximes aussi utiles à ses folles déclamations, elle auroit véritablement droit à la reconnoissance & au respect.