Thomas, [Antoine] de l'Académie Françoise, ci-devant Professeur au Collége de Beauvais, né dans le Diocese de Clermont en 17..
On avoit d'abord beaucoup espéré de ses premiers essais dans la carriere des Lettres. On se flattoit qu'en se formant sur les vrais modeles, son goût acquerroit les qualités nécessaires à un bon Ecrivain ; que son imagination renonceroit aux idées gigantesques ; qu'il perdroit l'habitude de peser sur les mots ; qu'il mettroit plus de liaison dans ses phrases, moins d'appareil dans ses réflexions, plus de nombre, d'aisance & de naturel dans son style ; qu'il se déferoit enfin d'un ton de prétention & de pédantisme, qui sentoit trop le nouveau venu de l'Université *. L'Eloge du Chancelier d'Aguesseau & celui de Duguay-Trouin étoient encore bien éloignés de la perfection, mais ils supposoient de l'aptitude à y parvenir, ou du moins à en approcher.
Pour son malheur, M. Thomas s'est laissé éblouir par des applaudissemens suspects & trop précoces. Il s'est cru assuré de sa réputation, & n'a plus voulu suivre d'autre guide que lui-même. A ce premier malheur, il s'en est joint un autre. La manie philosophique est venue renforcer la bonne opinion qu'il avoit de ses talens, & a achevé de répandre sur ses idées & sur ses expressions une morgue empesée & sentencieuse, qui défigure totalement son style.
En Poésie comme en Prose, l'enflure, la froideur, la sécheresse, le ton dogmatique, sont les principaux traits qui lui donnent droit d'être cité, avec distinction, parmi nos Lycophrons modernes. De tous les Vers qu'il a donnés au Public [& dont on ne se doute pas que le nombre soit aussi grand], on ne se souvient guere que de son Ode sur le Temps, & de son Epître au Peuple. Le mérite de la premiere se réduit à deux ou trois Strophes, noyées dans un amas de grands mots vides de sens & de poésie ; la seconde offre, tout au plus, une douzaine de vers assez raisonnables. Le reste n'est qu'un Recueil de sentences rimées, & rendues assez exactement dans le goût des Torva Mimalloneis implerunt cornua bombis, dont Perse a si bien fait sentir le ridicule. Si la Pétréide, à laquelle M. Thomas travaille depuis dix ans, n'est pas d'un autre ton, l'immortel Chapelain pourra se vanter d'avoir un égal & même un vainqueur.
Les Eloges historiques paroissent plus assortis au génie de M. Thomas. On trouve de temps en temps, dans ceux qu'il a publiés, des étincelles de lumiere, des connoissances, quelques images brillantes, des traits fiers & vigoureux, des pensées fortes, exprimées avec une sorte d'énergie. Mais ces morceaux estimables sont absorbés par une monotonie, un appareil emphatique, qui les rendent presque ridicules aux yeux d'un Homme sensé. La plupart de ces Discours sont sans plan, sans ordonnance, sans suite. Ils n'offrent à l'esprit qu'un Recueil de réflexions pleines d'enflure & de phrases si peu liées les unes avec les autres, qu'on pourroit en renverser l'ordre sans déranger l'économie du style. L'Orateur y est toujours entraîné par la chaîne des événemens, soit qu'il manque de force ou d'adresse pour manier son sujet, soit parce qu'il ignore que les Productions oratoires doivent avoir leur machine, comme le Poëme a la sienne. Tout y est jeté au même moule, & empreint des mêmes couleurs. C'est par-tout la même lenteur dans la marche, la même uniformité dans les récits, la même tournure dans les réflexions, la même attitude dans les paralleles, la même symétrie dans les figures, la même surcharge dans les tableaux. Des exclamations froides & préméditées, des apostrophes parasites, des chutes préparées de longue main, y tiennent lieu de ces grands mouvemens, de ces élans impétueux & inopinés, qui caractérisent la véritable éloquence. Il a cru sans doute que le sublime consistoit dans une expression pompeuse & forcée ; l'élévation des sentimens dans la recherche des grands mots ; la chaleur & l'énergie dans un amas de métaphores outrées ; la profondeur des pensées dans un jargon scientifique.
Les Lecteurs éclairés sont bien éloignés de penser ainsi, & d'être dupes d'un pareil charlatanisme, qui n'en impose qu'aux petits Esprits. Ils savent que rien n'est beau que le vrai ; que chaque chose doit être revêtue des couleurs qui lui sont propres ; que trop de faste dans le style est une preuve certaine de la stérilité de l'esprit ; que le naturel seul a droit de plaire, de saisir, de toucher. Ils savent encore que la profusion des pensees brillantes, l'intempérance des réflexions, le ton dogmatique dans la morale, le cliquetis des antitheses, l'appareil de l'érudition, ne sont rien moins que des moyens sûrs de captiver & d'intéresser, sur-tout quand la chaleur & le sentiment ne les animent point.
Or, M. Thomas ne cherche qu'à moraliser ou à peindre, & ne paroît point sentir. Tout part de sa tête ; rien n'annonce que son ame soit émue & pénétrée.
Il seroit aisé de donner une idée de son travail, en se le représentant dans son Cabinet solitaire, occupé à se monter méthodiquement l'imagination, à bander avec fatigue les ressorts de son esprit, à s'essoufler jusqu'à perdre haleine pour enfanter, selon Horace, des Sesquipedalia verba, qui se perdent en fumée, quoiqu'il ait la Patrie à ses côtés, la Justice & l'Humanité devant lui, qu'il soit environné des fantômes des malheureux, agité par la pitié, que les larmes coulent de ses yeux, que les idées se précipitent en foule, & que son ame se répande au dehors *.
Rien de plus ridicule qu'un Orateur pesamment grave, froidement passionné, qui ne s'échauffe & ne s'anime qu'à l'aide des métaphores, des apostrophes, des exclamations, dont toutes les ressources consistent à enfler les moindres conceptions, à donner un air mystérieux aux idées les plus simples, à surcharger de parure les objets les plus minces. On diroit que M. Thomas voit tout à travers un microscope. Les armes de la Nature se changent sous sa main en ornemens du Discours. Personne n'ignore qu'il est nécessaire de plaire, afin de persuader ; mais cet Ecrivain ne semble▶ vouloir persuader que pour avoir lieu de plaire. Par-là il tombe dans l'écueil que Quintilien recommande si fort d'éviter. Selon ce Juge, aussi éclairé que délicat en matiere d'éloquence, les beautés recherchées, la fausse richesse, le brillant passager du style, bien loin de subjuguer l'ame de l'Auditeur ou du Lecteur, l'éblouissent & l'émoussent par un fade plaisir. C'est ce qui fait que ceux qui ont le plus admiré les Eloges de M. Thomas, seroient bien embarrassés de donner le résultat des impressions qu'ils ont éprouvées en les lisant. L'attention y est continuellement distraite par les accessoires. Les métaphores, les phrases prétendues substantielles, les réflexions prodiguées y font perdre de vue l'objet principal. Tout se réduit à une admiration froide & momentanée, qui fatigue & fait bientôt naître le dégoût.
Un défaut très-essentiel & très-ordinaire à M. Thomas, est de tirer ses métaphores précisément des objets qui auroient besoin eux-mêmes de métaphores pour être entendus. Telles sont celles qu'il emprunte de la Géométrie, de la Métaphysique, &c. Les Anciens, & les bons Ecrivains du Siecle dernier, avoient une toute autre méthode : comme les métaphores & les comparaisons ne sont destinées qu'à éclaircir une pensée, qu'à la rendre saisissante & palpable, ils ne présentoient que des images connues & frappantes. Notre Orateur ◀semble, au contraire, prendre plaisir à embrouiller les choses, sous prétexte de les rendre plus claires : d'une obscurité, il jette dans une autre, & personne n'a mieux vérifié le proverbe de l'Ecole, obscurum per obscurius.
A cette manie, il en ajoute encore une autre, celle d'employer les termes des Arts les moins connus du commun des hommes. Le Lecteur est étonné de se trouver sans cesse aux prises avec des expressions scientifiques, toujours déplacées dans des Ouvrages de pure littérature, plus encore dans des Discours. Qu'on parcoure les différens Eloges de M. Thomas, on y rencontrera à chaque page des masses, des calculs, des chocs, des résultats, des machines, des points, des centres, des réactions, des secousses, des étendues, des limites, des plans, des ressorts… On y verra éternellement revenir ces expressions merveilleuses, forces de l'ame, forces du génie, forces humaines, forces réunies ; vastes édifices, vastes fondemens, vastes desseins, imagination vaste, génie vaste… Par-tout ce sont des Ouvrages immenses, des étendues immenses, des génies immenses, des ames immenses…. Il n'est pas possible de se retirer de la chaîne des événemens, de la chaîne des devoirs, de la chaîne des idées, de la chaîne des corps, de la chaîne des temps, de la chaîne des êtres…. Où l'Orateur se plaît sur-tout à nous promener, c'est dans le monde physique, dans le monde moral, le monde politique, le monde intellectuel…… Le plus doux de ses plaisirs est d'imprimer le respect, d'imprimer la crainte, d'imprimer à, d'imprimer sur, d'imprimer au dedans, d'imprimer au dehors……
Si nous le suivons dans des phrases de plus longue haleine, il nous dira d'abord que les passions, comme un limon grossier, se déposent insensiblement en roulant à travers les Siecles, & la vérité surnage ; que la Nature varie par des combinaisons infinies les facultés intellectuelles de l'homme, comme les propriétés des êtres physiques *.
Veut-il tracer les devoirs d'un Ministre, d'un Homme d'Etat ? Il
vous dira qu'
il doit gouverner comme la Nature, par
des principes invariables & simples, bien organiser
l'ensemble, pour que les détails roulent d'eux-mêmes ;
qu'il doit, pour bien juger d'un seul ressort, regarder
la
machine entiere, calculer
l'influence de toutes les parties les unes sur les autres &
de chacune sur le tout, saisir la multitude des rapports entre
les intérêts qui paroissent éloignés ; qu'il doit faire concourir les divisions même à l'harmonie du
tout, veiller sans cesse à retrancher la somme des maux
qu'entraînent l'embarras de chaque jour, le tourment des
affaires, le choc & le contraste éternel de ce qui seroit
possible dans la Nature & de ce qui cesse de l'être par les
passions
*.
Des leçons ainsi énoncées sont-elles propres à former de Grands Hommes, & son Héros eût-il compris quelque chose à ce langage ?
Demandez-lui ce que c'est que la Guerre. Vous apprendrez que cent mille hommes opposés à cent mille hommes forment
des masses redoutables qui s'étudient, s'observent, combinent
avec une sage lenteur tous leurs mouvemens, & balancent avec
un art terrible & profond la
destinée des Etats
*.
Voulez-vous connoître les difficultés que Descartes eut à vaincre pour surmonter ses préjugés ? Ecoutez.
Comment y parvenir ? Comment anéantir des formes qui ne sont point notre ouvrage & qui sont le résultat nécessaire de mille combinaisons faites sans nous ? Il falloit, pour ainsi dire, détruire son ame & la refaire.
Tant de difficultés n'effrayerent point Descartes ; il examine tous les tableaux de son imagination, & les compare avec les objets réels ; il descend dans l'intérieur de ses perceptions qu'il analyse…… Son entendement, peuplé auparavant d'opinions & d'idées, devient un désert immense **.
Entendement peuplé d'opinions, puis devenu un désert immense ! Si vous ne devenez pas Philosophe après cela, sera-ce la faute de l'Orateur ?
Ecoutons encore : le Maréchal de Saxe étudioit
l'art qui enseigne les propriétés du
mouvement, qui mesure les temps & les espaces, qui calcule
les vîtesses & commande aux élémens dont il s'assujettit les
forces,….. l'art de faire mouvoir tous ces
vastes corps, d'établir un concert & une harmonie de
mouvement entre cent mille bras, de combiner tous les ressorts
qui doivent concourir ensemble, de calculer l'activité des
forces & le temps de l'exécution
*.
Lisez la Note du Discours, & vous saurez que cela signifie que le
Maréchal de Saxe apprit les Mathématiques. Revenez
ensuite au Texte, & vous apprendrez que
Maurice
écartoit les barrieres du préjugé pour reculer les limites de
son art, qu'après avoir trouvé le bien il
cherchoit le mieux, qu'il s'élançoit au delà
du cercle étroit des événemens, & créoit des combinaisons
nouvelles, imaginoit des dangers pour trouver des ressources,
étudioit sur-tout la science de fixer la valeur variable
& incertaine du Soldat, & de
lui donner le plus grand degré d'activité
possible.
Dans l'Eloge du Chancelier Daguesseau, après avoir dit, en parlant des Loix qui furent faites pour le Peuple, lorsque nos Rois l'eurent délivré de la tyrannie des Nobles, que cette nouvelle partie de la législation choquoit les principes ou les abus de la législation féodale, qui, à son tour, réagissoit contre elle, que les nouveaux droits des Peuples se heurtoient contre les droits usurpés par les Nobles, que les Loix n'offroient qu'un édifice informe & monstrueux que l'on prendroit pour un amas de ruines entassées au hasard ; il poursuit en ajoutant, que cet immortel Chancelier crut qu'au lieu de renverser tout à coup ce grand corps, il valoit mieux l'ébranler peu à peu ou le réparer insensiblement sur un plan uniforme & combiné dans toutes ses parties.
Il décompose les ressorts de toutes ces machines immenses, observe celles qui, avec le moins de force, produisent les plus grands mouvemens……
Il franchit les barrieres qui sont entre l'homme & l'infini, &, le compas à la main, mesure les deux extrémités de cette grande chaîne. De ce monde intellectuel, l'histoire le ramene au sein de l'Univers. Tout ce que le torrent des âges a emporté, se reproduit à ses yeux……
Il voit la durée comme un espace immense dont il n'occupe qu'un point, il calcule les jours, les heures, les momens ; il ramasse toutes les parties, &c. &c. &c.
Quelle éloquence, grands Dieux ! Est-ce ainsi que s'exprimoient les
Démosthène, les Cicéron, les Bourdaloue, les Fénélon, les Bossuet, Daguesseau lui-même ? Est-ce ainsi
qu'écrivent de nos jours, dans des matieres bien plus abstraites, les
Buffon, & nos autres bons Ecrivains ?
Cependant on a vu couronner, on a vu applaudir un pareil
galimatias ; on a vu le Corps Philosophique s'empresser d'en
adopter l'Auteur ; on a vu les Coryphées qui y président, nous
retracer la Scene plaisante où le Médecin de M. Argan
se tue à encourager son fils Thomas
Diafoirus, qui parloit à peu près de même,
en lui criant avec complaisance, bon !…. fort
bien !…. benè !,…. optimè !…. On lui a pardonné
de s'être élevé, dans son premier Ecrit*, contre cette Philosophie orgueilleuse qui voudroit élever la Religion
naturelle sur les débris de l'auguste Religion de nos
Peres ; d'avoir dit, en 1756, en parlant de M. de Voltaire que
le génie de cet homme
célebre est un volcan qui ne jette plus aujourd'hui que de
foibles étincelles, obscurcies par beaucoup de cendres qui s'y
mêlent ; que cet Ecrivain, nourri des
maximes Angloises, s'est abandonné à une liberté effrénée de
penser & de dire les choses les plus
dangereuses.
L'indulgence est devenue pléniere, dès
qu'il s'est montré digne d'être admis in illo docto
corpore, d'en saisir l'esprit & d'en adopter le terrible
langage.
Un si grand honneur, il faut en convenir, n'a point été stérile pour le génie de M. Thomas. Fidele à ses engagemens, malgré toutes les réactions, il s'est persévéramment tenu renfermé dans les formes intellectuelles & les forces combinées de son style, & s'est élevé même au dessus du niveau de son immense génie, dans son Essai sur le caractere, les mœurs, & l'esprit des Femmes. C'est là que les observations fines, les tableaux frappans, les expressions succulentes, les profondeurs merveilleuses, se disputent l'avantage de former une masse complette de fadeurs, d'incohérence, de futilités, d'inepties.
Jamais Ouvrage n'a été plus directement contre son objet, s'il est vrai qu'il ait été entrepris [comme on le dit] dans la vûe d'attirer le Sexe à la Philosophie. Cette puissance doit se sentir, en effet, assez affoiblie, pour songer à convoquer l'arriere-ban. Mais les recrues n'ont point été heureuses. Les Femmes ont compris que le vernis philosophique étoit celui de tous qui leur convenoit le moins, & le Recruteur philosophe s'est consumé en pure perte.
Depuis la premiere Edition de notre Ouvrage, M. Thomas a publié un Essai sur les Eloges, qui ajoute deux volumes à ses autres Œuvres. On pourroit dire d'abord que c'est beaucoup pour une espece de Discours préliminaire ; mais on fait volontiers grace à cette exubérance de richesses, en faveur des jugemens, des analyses profondes, des justes critiques, des tableaux énergiques, de l'érudition choisie, & sur-tout du style moins maniéré & moins roide, qui regnent dans cette nouvelle Production. Il est vrai qu'on y trouve encore assez hors de propos des masses, des chaînes, des résultats, quelques métaphores outrées, telles que des cendres qui frissonnent, &c. &c. mais ce n'est que rarement, & ces expressions ne doivent être regardées que comme un reste d'habitude dont l'Auteur se guérira totalement, en perfectionnant de plus en plus son goût.
Puisqu'il paroît si disposé à profiter des leçons qu'on lui donne, nous l'inviterons à porter les derniers coups au vice radical, qui sera toujours l'ennemi de ses talens, c'est-à-dire, à se défaire de cette morgue philosophique dont il ne paroît pas encore sentir assez les travers ; à se persuader qu'il ne saura jamais bien écrire, que quand sa diction sera pleinement modeste & naturelle ; que ce n'est pas être lumineux, que de s'attacher à des pensées plus compliquées que nettes & animées ; que ce n'est pas être élégant, que d'employer des tours pénibles & des expressions étrangeres aux idées ; que c'est être bien loin de l'éloquence, que de n'avoir que cette espece de sentiment qui naît de l'imagination, & non celui dont la source est dans le cœur. A quoi bon se tant tourmenter pour se donner un air de supériorité qui n'en impose à personne, quand il n'est pas le fruit de la vigueur de l'esprit & de l'élévation de l'ame ? Dans ses Essais, soit impuissance, soit méprise, M. Thomas a trop confondu la fausse dignité avec la véritable. Trop occupé du soin de paroître maîtriser son sujet, il l'oublie & s'en écarte. Au lieu de se borner à ce qui regardoit les Eloges, il ne s'apperçoit pas qu'il ne fait que l'histoire de la louange. Au lieu de s'appliquer à faire connoître les Ecrivains Panégyristes, il ne s'attache le plus souvent qu'à peindre les Héros qu'ils ont célébrés. Au lieu de donner des regles pour le genre d'éloquence qu'il a choisi, il ne songe qu'à déclamer contre ses abus dans tous les temps. Pour vouloir enfin trop régenter son Lecteur, il l'indispose ; & pour vouloir se montrer Philosophe, il s'éloigne du ton de cette noble fierté qui domine : il n'a que celui de l'orgueil qui boude.