Barral, [Pierre] Abbé, né à Grenoble, mort à Paris en 1772.
Toutes les fois que l’esprit de parti ne le domine pas, ses talens méritent des éloges. Ses Ouvrages annoncent une imagination vive, un esprit facile, une Littérature étendue, un zele ardent pour la défense de la Religion. Si le Dictionnaire historique, littéraire & critique, qu’on lui attribue, étoit dégagé d’une partialité trop révoltante ; si les amis de l’Auteur, ou plutôt ceux de son parti, n’y étoient pas fêtés d’une maniere infiniment au dessus de leur juste valeur ; si de vrais Grands Hommes, pour n’avoir pas été Jansénistes, n’y étoient pas déprimés avec autant d’injustice que de mal-adresse : ce Dictionnaire auroit une sorte de perfection pour les recherches, les anecdotes & les discussions quelquefois utiles qu’il renferme. Il semble que le jugement de l’Auteur tienne moins aux regles qu’à ses inclinations. Par-là il s’est privé de l’avantage de démêler la vérité, & de celui de faire adopter ses décisions, même lorsqu’elles sont équitables.
Le Dictionnaire des antiquités Romaines, du même Auteur, est bien éloigné de ce travers. La raison en est toute simple, les anciens Romains n’étoient pas Molinistes.