Sardou, Victorien (1831-1908)
[Bibliographie]
La Taverne des étudiants (1854). — Les Gens nerveux (1859). — Les Pattes de mouche (1860). — Piccolino (1861). — La Perle noire (1862). — Les Ganaches (1862). — Les Femmes fortes (1862). — L’Écureuil (1862). — Nos intimes (1862). — La Papillonne (1862). — Bataille d’amour (1863). — Les Diables noirs (1863). — Le Dégel (1864) — Don Quichotte (1864). — Les Pommes du voisin (1864). — Les Vieux Garçons (1865). — La Famille Benoiton (1865). — Nos bons villageois (1866). — Maison neuve (1866). — Séraphine (1868). — Patrie (1869). — Fernande (1870). — Le Roi Carotte (1872). — Rabagas (1872). — L’Oncle Sam (1873). — Ferréol (1875). — Dora (1877). — Les Bourgeois de Pont-Arcy (1878). — Daniel Rochat (1880). — Divorçons (1880). — Odette (1881). — Fédora (1882). — Théodora (1884). — Georgette (1885). — Le Crocodile (1886). — La Tosca (1887). — Marquise (1889). — Belle-Maman (1889). — Cléopâtre (1890). — Thermidor (1891). — Spiritisme (1898).
OPINION.
Théodore de Banville
En dépit de la légende. Victorien
                    Sardou ne ressemble pas plus au général Bonaparte que M. de Girardin
                  ne ressemble à Napoléon empereur. Un poète trop peu connu, Jules Lefèvre-Deumier, a
                  écrit cet admirable vers : « On meurt en plein bonheur de son malheur
                    passé !
 » Sardou ne meurt pas, Dieu merci ! mais sa tête pâle, souffrante, ses
                  yeux enfoncés et inquiets, sa bouche tourmentée, son grand front plein d’orages
                  montrent clairement que. riche, heureux enfin, maître de son succès et de son art,
                  propriétaire d’un beau château et d’un nom qui voltige sur les bouches des hommes,
                  roi absolu du théâtre du Gymnase et du théâtre du Vaudeville, assez affermi dans
                  sa tyrannie légitime pour pouvoir ne faire qu’une bouchée d’Edgard Poe et de Cervantès, et pour
                  contraindre les poètes morts à lui gagner les droits d’auteur, — il ressent encore
                  les souffrances passées du temps où les directeurs de spectacles, aujourd’hui ses
                  esclaves ! lui refusaient ses pièces. Il semble qu’il soit sorti meurtri de sa
                  lutte avec cette pieuvre énorme et horrible appelée le Travail littéraire, et ses
                  beaux cheveux sont de ceux qui consolent les gens chauves d’être chauves, car on
                  voit que cette noire, lourde, charmante et fabuleuse chevelure le dévore !