(1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Catulle Mendès »
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(1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Catulle Mendès »

Catulle Mendès21

I

Décidément, ils sont à la mode, les clowns, dans la littérature. M. de Goncourt a écrit Les Frères Zemganno, qui sont deux clowns, dont l’un se casse une patte, ce qui la casse à tous les deux. Voilà tout le roman ! Maigre roman, qu’un clown réel, qui fait présentement ses exercices au café des Ambassadeurs, avec une jambe coupée au-dessus du genou, vient d’enfoncer, autant par le talent qu’il déploie que par l’intérêt qu’il inspire. Ah ! celui-là est de bien des crans supérieur aux Frères Zemganno ! La vie, si on la connaissait, de ce prodigieux acrobate, qui a su se faire de sa mutilation une grâce de plus, et dont l’énergique volonté a remplacé, par un art inouï, le membre le plus nécessaire ù son art, doit être bien autrement attachante que l’histoire de la jambe cassée et pleurée du clown de M. de Goncourt ! Dans le clown étonnant et charmant — mélancoliquement charmant — que je vous conseille d’aller voir au café des Ambassadeurs, c’est l’héroïsme dans l’acrobatisme. Et où qu’il soit, l’héroïsme a toujours de la beauté et de la grandeur. Le clown de M. de Goncourt n’est pas un héros, mais il n’est pas non plus qu’un acrobate. C’est un sentimental, et la sentimentalité, dans l’ordre esthétique et moral, est encore quelque chose. Mais le clown dont M. Catulle Mendès nous a fait l’histoire n’est, lui, ni un héros, ni un sentimental, ni même un homme. C’est positivement une bête féroce, dans laquelle il y a un si bas coquin qu’il déshonore jusqu’à la bête féroce… Et l’acrobatisme transcendant, inventé par M. Catulle Mendès pour rendre son clown poétiquement scélérat et originalement terrible, n’en peut pas sauver la dégoûtante monstruosité.

A-t-il donc cru qu’il la sauverait ?… A-t-il cru qu’il suffirait à son épouvantable clown d’être un clown ?… Je crois M. Catulle Mendès très capable de cette illusion. C’est un esprit à ne pas douter de grand’chose. De tous les romanciers et les poètes de cette génération qui peut s’appeler encore « la jeune génération », M. Catulle Mendès est certainement un des plus forts en imagination et en audace. Il n’est point un vil photographe littéraire, un calqueur à la vitre de la réalité, un pointilleur de descriptions microscopiques, un naturaliste naturant, peintre des plus sales crottes du siècle. Certes ! il est mieux que cela ! Ses facultés brûlent trop et sont trop fières pour faire de ces froides et méprisables besognes de système et de parti-pris. Esprit emphatique (dans le bon sens du mot), il tend, et c’est son mérite, au grandiose, même quand il le manque ; et quand il le manque, ce n’est pas qu’il ait tiré trop bas, mais c’est qu’il a tiré trop haut !… Quoiqu’il ne soit pas littérairement tout ce qu’il pourrait être et ce que je voudrais qu’il fût, M. Catulle Mendès descend de plus haut que ses contemporains. Il a, dans un temps où il n’y en a plus, du vieux sang romantique (sangre azul)> dans les veines, et il le fait souvent couler largement dans ses œuvres. Il l’a, corrompu peut-être, mais rouge encore. Comme tous les Infatués de ce temps-ci, qui s’aiment dans le siècle, il peut se tromper et il se trompe sur la beauté de la vie moderne, qui n’est, à mes yeux, que plate et laide ; mais il s’efforce toujours d’en faire bomber les platitudes et d’en pousser jusqu’à l’horrible les laideurs. Il a, enfin, faux ou vrai, la volonté d’un idéal. Ce livre de La vie et la mort d’un clown l’atteste. Il détonne au milieu des livres actuels, si petitement bas, pour la plupart ; et, malgré ses défauts qui sont nombreux, peut-être n’y a-t-il avec M. Catulle Mendès qu’un homme en France qui fût capable d’un livre pareil… Cet homme-là est au-dessus de M. Mendès, sans nul doute, et par un talent qu’il a eu le premier, et par l’adoration d’une opinion qui le déifie, et — c’est bien gros ce que je m’en vais dire, mais je le dirai cependant ! — cet homme-là, c’est Victor Hugo.

II

Oui ! Victor Hugo, — l’Incomparable, — à qui la Critique, dont la fonction est de mesurer tout le monde et de ne déifier personne, ose comparer un jeune homme qui, sans lui, ne serait pas, — et encore est-ce bien sûr ?… Victor Hugo est, en effet, littérairement, le père de M. Catulle Mendès. Il l’est comme les hommes qui ont dans l’opinion position de génie, peuvent être les pères intellectuels de ceux qui viennent après eux et qui les admirent. Ils ne les ont pas faits leurs fils comme les pères de la chair font les leurs. Ce sont eux, plutôt, qui se sont fait volontairement les fils de ces hommes admirés qui, probablement, ne les auraient pas voulus si visiblement pour fils, et d’autant moins qu’ils leur ressemblent davantage. La ressemblance est un partage, et tout partage est une diminution. M. Catulle Mendès a tant lu Victor Hugo ; il l’a évidemment tant aimé ; il s’est tellement imprégné, imbibé, pénétré de sa substance, qu’il est devenu presque un avec lui, et qu’il a fini par lui ressembler comme les Ménechmes se ressemblent. Il est devenu le Ménechme du père d’élection qu’il s’est donné… Sans l’antériorité indiscutable de Victor Hugo, venu le premier dans la vie, ce serait à se demander lequel est le Sosie ou le Mercure de l’autre ?… Quand, il y a quelque temps, M. Mendès publia les Contes épiques, qui ne fut pas frappé de la prodigieuse ressemblance de ces poésies avec La Légende des siècles ? Ce n’était là ni un pillage ni une grimace littéraire, que cette ressemblance, mais elle équivalait à une identité. Un autre oiseau fourrait dans le nid du phénix des œufs qu’il n’avait pas pondus et qu’il eût pu couver sans se méprendre. Victor Hugo aurait pu très bien, et sans déroger, signer ces poésies de M. Mendès, et quand il les lut, il dut se tâter comme Sosie pour savoir si réellement elles n’étaient pas de lui, et s’il ne les avait pas composées dans quelque somnambulisme intellectuel ?… La chose allait jusqu’au phénomène. Hommage rendu au talent dont on est idolâtre et dans l’intimité duquel on a vécu ! mais hommage dont le talent se passerait bien peut-être… L’égoïsme du talent est facilement ingrat. Quelque Narcisse qu’on puisse être, et quelque plaisir orgueilleux qu’on prenne à se regarder dans les autres, devenus des miroirs flatteurs, on finit par se fatiguer et par s’inquiéter d’une répercussion si complète et si fidèle de son moi… On est moins soi-même à ses propres yeux. Il serait curieux de savoir quelles furent les sensations de Victor Hugo quand il lut, pour la première fois, ces Contes épiques, que La Légende des siècles avait inspirés. En fut-il orgueilleux ou en fut-il humilié ? et comprit-il enfin que l’originalité n’était plus le désert dans lequel, jusque-là, le lion vivait seul ?

Mais qui eût pu savoir cela que lui ?… Toujours est-il que son originalité était entamée par une imitation puissante… et elle l’est encore ici. Victor Hugo respire de nouveau dans le roman de M. Catulle Mendès. La Vie et la mort d’un clown est un roman à la manière de Han d’Islande et de Bug-Jargal. Le clown de M. Catulle Mendès est, comme Bug-Jargal et Han d’Islande, une de ces monstrueuses créatures qui violent dans tous les sens les proportions et les cadres de l’humanité. Il est de cette race disproportionnée dans laquelle la nature de l’homme disparaît pour faire place au rêve d’un poète qui, même dans ses autres œuvres plus fortes, plus mûres et plus finies, a toujours caressé l’affreuse chimère du monstrueux. Seulement, il faut bien en convenir, quoique aux fanatiques cela puisse sembler impossible, ici, l’imitateur, venu plus de quarante ans après l’imité, lui est, d’exécution, très supérieur. Il a bénéficié des quarante ans passés sur ces vieilles œuvres mortes de la jeunesse de Victor Hugo, qu’il a ressuscitée dans une œuvre du même genre, mais à laquelle il a communiqué la vie du moment (notre vie !), et par cela seul les œuvres ont pivoté et les forces se sont déplacées. Dans La Vie et la mort d’un clown, c’est vraiment Catulle Mendès qui est le Hugo, — et dans son Bug-Jargal et son Han d’Islande, c’est Victor Hugo qui est le Mendès !

Et, j’ai dit, — prenez-y bien garde ! — une œuvre à laquelle il a communiqué la vie du moment. Je n’ai pas dit une œuvre mieux faite. Cette vie et cette mort d’un clown est assurément plus intéressante, parce qu’elle est plus près de nous, que la vie sauvage de Han d’Islande et la vengeance du nègre Bug-Jargal ; mais regardée en dehors de la lueur que Victor Hugo y projette, ce roman de La Vie et la mort d’un clown n’est point, de construction, une œuvre d’art et une composition savante. Catulle Mendès, le consubstantiel de Victor Hugo, n’a pas plus que son consubstantiel dans l’esprit le lucidus ordo qui crée dans un livre l’harmonie d’une architecture… Taquinerie moqueuse de son destin ! cette architecture a toujours manqué à Victor Hugo, cet architecte pourtant, de préoccupation et de connaissances, à qui nous devons le roman architectural de Notre-Dame-de-Paris. Dans ce roman, le meilleur de son œuvre, Victor Hugo mêle la critique d’art au drame, comme dans ses autres romans il mêle à son drame la critique sociale, avec cette brouillonnerie indifférente et ce mépris de l’unité qu’il a en tout, ce majestueux Monsieur Sans-Gêne, qui se croit souverain et qui, tout en proclamant l’art pour l’art, a toujours fait de la littérature la servante de ses idées et de ses ambitions. M. Catulle Mendès n’y fait pas de façons davantage. Évidemment, la beauté d’un livre n’est pas, pour lui, dans l’agencement réfléchi et combiné de ses diverses parties. Elle est ailleurs… Il va, vient, s’arrête, s’empêtre et se dépêtre comme il peut dans le sien, coupant à toute minute son récit par des digressions luxueusement inutiles, avec l’indépendance d’une fantaisie qui est encore plus commode que capricieuse. L’important, pour lui, l’art suprême, c’est l’impression et l’expression, — c’est la scène qui succède à la scène, — c’est le pathétique et le poignant des choses, des événements et des personnages. Et ce poignant-là, il l’obtient, — mais il faut demander à quel prix ?…

III

Il l’obtient, comme Hugo, qu’il rappelle partout et sans cesse, au prix de l’invraisemblable, du faux, de l’impossible, de tout ce qui n’est plus la vie, même la vie intense, la vie passionnée, la vie montée à sa plus haute puissance, soit dans le mal, soit dans le bien !… Il n’y a pas dans le roman de M. Mendès que le clown Aladin qui soit un monstre. Tous les autres personnages qui l’entourent sont des monstres comme lui, des monstres de vice ou de vertu, mais des monstres toujours. Ève-Ange-Lys, M. Amarillys, Henri Cardoz, Sébastien de Villaudric, sont des monstres de dévouement incroyables, inexplicables, inexpliqués, comme le clown Aladin en est un de bassesse, de convoitise et de cruauté, comme mademoiselle Arabelle de Villaudric en est un autre de débauche hystérique, en attendant qu’elle en devienne un de génie et de pureté sublime, sortant tout à coup de cette vulve de louve dans les bois, et sans qu’aucun Dieu ne s’en mêle ; car Dieu ne se mêle de rien dans le livre de M. Mendès. Nous nageons en pleine tératologie ! Ce sont des monstres aussi, je ne dis pas seulement que Han d’Islande et Bug-Jargal ; mais Claude Frollo, Quasimodo, la Sachette, Triboulet, s’ils ne sont pas des monstres absolus, sont du moins bien près de la monstruosité. Ils l’avoisinent. Mais M. Catulle Mendès s’y plonge… Je sais bien qu’il n’est pas encore à l’heure de la vie où l’homme se reprend en sous-œuvre et se sent le poignet assez ferme pour mettre une martingale au cheval fou de ses facultés !… Son roman donne une idée du vertigo de l’hippogriffe qu’il monte et qui l’emporte. L’inimaginable ribambelle de monstres qu’il exhibe dans ce roman sont d’une espèce infiniment plus râblée et plus carabinée que tous ceux de la Ménagerie tératologique de Victor Hugo, — le maître dans l’art de faire marcher ces horribles mécanismes qui ne vivent pas, mais qui ont l’air de vivre, comme Vaucanson faisait digérer l’estomac en bois de son canard… Tous, sans exception, dans le livre de M. Mendès, ce pandémonium de chimères où les monstres alternent avec les plus difformes caricatures, qui ne sont pas la vérité non plus ; tous sont tellement pétris et tripotés dans l’hyperbole et dans l’impossible, que Victor Hugo lui-même, malgré ses fameux yeux qui grossissent tout ce qu’ils regardent, déconcerté par un tel spectacle, serait bien capable de dire à la fin qu’une telle société de monstres n’existe pas. Et, de fait, Victor Hugo est plus sobre de monstres, lui, dans l’intérêt de quelques-uns d’entre eux, tandis que ce diable exaspéré de M. Catulle Mendès en met partout, comme de la moutarde.

Et, cependant, dans ce monde impossible, créé par une si sombre et si farouche fantaisie, il y a quelque chose de possible et qui est… Il y a le talent animé qui fait croire que ce qui est impossible a pu exister. M. Catulle Mendès a cette magie qui est la magie de l’accent. On sait bien — même ceux-là qui méprisent le mieux ce monde corrompu — que les monstres qui s’y trouvent n’y sont pas en nombre si rutilant, et qu’ils n’ont pas tous cette profondeur épouvantable de monstruosité. On sait bien qu’ils n’existent pas tels que M. Catulle Mendès les a rêvés et nous les présente. Mais il existe, lui, et pour nous impressionner, ne fût-ce que deux minutes, avec le roman de tous ces monstres, il faut qu’il ait un talent d’expression, ma foi ! risquons-le !… aussi presque monstrueux !… Cela rappelle le mot sur Mirabeau : « Si vous aviez entendu le monstre ! » On ne l’entend pas ici, mais on le lit… et ce n’est qu’à la réflexion et quand on a refermé ce livre, comme on referme une solfatare, que le sens critique revient au lecteur qui le juge pour ce qu’il vaut, c’est-à-dire comme un tour de force exécuté dans le faux par un talent qui pouvait s’y tuer et qui n’en meurt pas, — du moins de cette fois, car on ne jouerait pas longtemps impunément à ce jeu. M. Catulle Mendès est un acrobate littéraire aussi robustement souple et aussi téméraire que son clown. Mais la différence de celui-ci à celui-là, c’est que le clown, qui est un assassin, meurt de la guillotine et non pas de ses exercices, et que si M. Mendès continue les siens dans beaucoup de livres de la conception chimérique et de l’outrance épileptique de ce roman-ci, il rompra immanquablement le cou à son talent. Et ce serait dommage ! car il est réel, ce talent, et c’est même la seule réalité qu’on trouve dans son livre, parmi tant de choses qui n’en ont pas.

IV

M. Catulle Mendès, l’auteur de La Vie et la mort d’un clown, et qui semble le dédoublé de Hugo, est (je l’ai déjà dit), comme Hugo, un poète, et un poète trop ardent pour avoir l’observation du romancier. De là les grands défauts d’un roman qui veut être une étude de la société d’il y a quelques années. Trop compliqué d’événements, trop surchargé de personnages (et quels personnages !), ce roman est partagé en deux parties, portant des sous-titres différents : la première, La demoiselle en or ; la seconde, La petite impératrice, et il rappelle un peu les romans oubliés d’Eugène Sue, mais avec une expression autrement vibrante et supérieure et un désintéressement de tout ce qui n’est pas l’effet dramatique, auquel la vérité humaine est sacrifiée dans la mesure qu’elle a, pour frapper plus fort. L’auteur de La Vie et la mort d’un clown a sur les romanciers du moment, qui ne tiendront qu’un moment, sur cette école de photographes qui se croient si plaisamment le dernier mot de l’art de peindre, l’avantage immense, et qui leur est inconnu, d’avoir de l’âme dans le talent et de la pensée dans le style. Il n’a point, lui, l’immoralité de ces réalistes impassibles, sans tête et sans cœur, qui se font une gloire de ne rien sentir de ce qu’ils décrivent, et, qu’on me pardonne un tel mot qui dit exactement l’abjection de leur procédé, qui ne sont rien de plus que les mouchards de la nature et de toute réalité, quelle qu’elle soit… Devant les monstruosités en ronde-bosse si extraordinairement entassées dans son ouvrage, M. Catulle Mendès pousse toujours, à chaque horreur qu’il étale, le cri de la conscience indignée que les romanciers modernes n’ont plus, et que l’art, disent-ils, est d’étouffer. Le Matérialisme est partout. Je le disais hier à propos de Courbet. J’aurai peut-être à le dire demain à propos d’un autre, puisqu’il est partout. Et puisqu’il est partout, M. Catulle Mendès pourrait bien être aussi matérialiste, comme tout le monde. Mais j’ai cette raison pour en douter : c’est qu’il est poète et que le matérialisme n’est pas capable de monter jusqu’à cette flamme de poésie, pour l’éteindre. Ce cul de plomb n’est pas de force à s’élever jamais jusque-là ! M. Catulle Mendès est tellement poète, de sensibilité et de résonance, que je ne crois pas en lui à un matérialisme qu’à ma connaissance il n’a point, d’ailleurs, dans ses livres, positivement exprimé. Je puis bien admettre que cet homme, qui est, avant tout, un artiste, soit assez indifférent aux idées philosophiques et religieuses, mais il n’a point de parti-pris contre elles, et si même il pouvait croire que d’être religieux donnerait une beauté de plus à son œuvre, je suis parfaitement sûr qu’immédiatement il le serait !

Tel, je le crois et je me l’imagine, M. Catulle Mendès, quand je le prends et que je le juge dans ses œuvres. Personnellement, il m’est à peu près inconnu. Son livre, ce roman de La Vie et la mort d’un clown, très frappant, mais trop frappé, aura-t-il le succès qu’obtiennent tout à l’heure des œuvres de moindre effort et de tendance moins haute ? C’est là une question. Nous ne sommes plus guères à la taille de ces livres d’une littérature maintenant morte, et qui vécut trop, disent actuellement tous les eunuques de la vie. Mais qu’il ait du succès ou qu’il n’en ait pas, que le livre périsse par les défauts que j’ai signalés ou par ses qualités, parfois plus dangereuses que les défauts quand on vise le succès pour l’atteindre, ce livre n’en sera pas moins la preuve faite, avec une précision qu’on n’avait jamais vue, de cette chose très curieuse et très rare parmi tant d’imitations impuissantes : — c’est qu’un fragment de la personnalité d’un homme soit entré et se soit incrusté si profondément dans la personnalité d’un autre homme…

Chemise de Nessus qui ne l’a pas fait souffrir !