(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 461-462
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(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 461-462

Caylus, [Philippe-Claude-Anne de Tubieres, Comte de] de l’Académie des Inscriptions & Belles-Lettres, né à Paris en 1692, mort dans la même ville en 1765.

Ce ne sont pas ses Romans, ses Historiettes & ses Contes de Fée qui ont contribué à étendre sa réputation littéraire. Tous ces petits Ouvrages sont oubliés ; mais on estimera toujours ses savantes Dissertations sur plusieurs points d’Histoire naturelle & sur les antiquités.

La recherche & la connoissance des anciens monumens étoit, dans M. de Caylus, plutôt une passion, qu’un simple goût. Adorateur de tout ce qui avoit l’air antique, il semble qu’il ait voulu perpétuer ce sentiment jusques après sa mort : le tombeau qu’on lui a élevé dans l’Eglise de S. Germain l’Auxerrois, d’après le plan qu’il en avoit tracé lui-même, est vraiment celui d’un Antiquaire enthousiaste. Il seroit à souhaiter qu’on n’eût pas été si exact à exécuter ses intentions : on auroit dû se souvenir que M. de Caylus étoit Chrétien, & rendre ce monument plus conforme à la dignité du lieu & de la Religion. Quoi qu’il en soit de ce goût poussé trop loin, l’Histoire d’Hercule le Thébain, & son Recueil d’Antiquités Egyptiennes, Etrusques, Grecques, Romaines & Gauloises, prouveront toujours l’étendue de ses connoissances, & contribueront à éclairer, autant qu’à flatter les Erudits & les Curieux. Ce dernier Ouvrage est en sept volumes in-4°, dont le septieme contient un éloge historique de l’Auteur, par M. le Beau. On peut consulter cet éloge, si l’on veut acquérir une plus grande idée du mérite littéraire de M. le Comte de Caylus.