2. Brienne, [Henri-Louis de Lomenie, Comte de] fils du précédent, mort en 1698, cultiva les Lettres avec des talens propres à le distinguer, si les fréquens voyages, ses aventures & la tournure de son esprit un peu romanesque, n’eussent trop favorisé les écarts de son imagination. A l’âge de 23 ans, il succéda à son pere dans la charge de Secrétaire d’Etat ; on sait qu’il fut disgracié dans la suite. Ce fut pendant sa retraite, qu’il se consacra entiérement à la Littérature. Les Poésies qui nous restent de lui sont peu estimées ; mais ses Remarques sur la Poésie Françoise le sont beaucoup, & méritent de l’être. Elles se trouvent dans plusieurs Recueils & à la suite de presque toutes les éditions de la Nouvelle Méthode Latine de Lancelot, plus connue sous le nom de Port-Royal. M. de Chalons les a insérées presque en entier dans son Traité des Regles de la Poésie Françoise, sans en faire hommage à M. de Lomenie ; procédé très-ordinaire, quoique peu honnête.
M. de Brienne, Archevêque de Toulouse, de la même famille, ajoute plus à la gloire littéraire de ses ancêtres, qu’il n’en a reçu d’eux à cet égard. Ses talens pour l’éloquence, reconnus dans l’Eloge funebre de M. le Dauphin, ses Mandemens qu’il fait lui-même, ses Lettres Pastorales qui respirent le patriotisme, & quelques autres Ouvrages où il n’a pas mis son nom, prouvent que l’Académie Françoise a moins recherché dans lui l’éclat de la naissance, que les qualités d’un Littérateur éclairé. Il seroit capable de l’honorer par ses travaux, si ses importantes occupations lui en laissoient le temps, comme il en a le goût.