Sivry, [Louis Poinsinet de] de l'Académie de Nancy, né à Paris en 1735.
Après avoir donné une élégante Traduction en Vers d'Anacréon & de quelques autres Poëtes Grecs ; après avoir débuté sur la Scene par deux Tragédies, Ajax & Briseïs, qui n'ont pas eu, à la vérité, beaucoup de succès, mais qui en eussent obtenu davantage, si une Poésie pure, facile, & harmonieuse, pouvoit remplacer le défaut d'intérêt dans l'une, & faire pardonner la trop grande complication d'incidens dans l'autre ; il a renoncé à la carriere du Théatre, & semble avoir fait ses derniers adieux à Melpomene, dans son Appel au petit Nombre, où il prouve à la Multitude qu'elle a tort, avec autant de chaleur & d'énergie, que de littérature & d'érudition.
Depuis ce temps, M. de Sivry s'est entiérement appliqué aux Sciences, & la Traduction de Pline le Naturaliste, dont il a déjà publié plusieurs volumes, ne l'exposera pas aux mêmes injustices que ses Tragédies. Tout le monde convient déjà qu'il est impossible de réunir plus de connoissances, de sagacité, d'érudition, plus de force & de clarté dans l'expression, qu'il en a mis dans les Discours & les Notes qui accompagnent cette Traduction. Il seroit à souhaiter, pour compléter le mérite de cet Ouvrage, que la Traduction elle-même fût plus exacte, & aussi soigneusement écrite, que les Remarques & les Pensées du Traducteur.