(1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Le Docteur Favrot »
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(1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Le Docteur Favrot »

Le Docteur Favrot37

I

Quand je lus le titre de cet ouvrage pour la première fois et que je sus que l’auteur était le docteur Favrot, je me dis que nous allions donc avoir enfin sur ce sombre sujet des inhumations un livre qui vigoureusement secouerait tous les genres de problèmes qui se rattachent à l’éternelle et toujours actuelle question des sépultures, puisque nous mourons tous les jours ! Je connais, de vieux temps, le docteur Favrot. C’est un médecin qui a déjà beaucoup écrit. C’est un médecin de décision rapide et hardie, un homme d’une pratique expérimentée, un de ces esprits qui ne vont pas, comme on dit, par quatre chemins, mais par un seul, droit comme une flèche. Sa plume a fil de bistouri et doit débrider une question comme il débride une plaie. Bâti très logiquement, le docteur Favrot est un de ces petits boulets très pleins, qui ne font point de paraboles. Je n’ignorais pas qu’il était carrément matérialiste, mais, excepté en fait de femmes, j’adore tout ce qui est carré. L’erreur, d’ailleurs, glisse beaucoup moins quand elle est carrée, et je sais mieux ainsi par où la prendre pour la renverser…

Il était matérialiste comme la plupart des médecins, ces grands tripoteurs de matière, qui finissent par s’en aveugler… Et justement, en ces temps derniers, le matérialisme a beaucoup remué, sans arriver à rien, cette question des inhumations qui est pour lui la question définitive.

Rappelez-vous, si vous le pouvez, les articles de madame Sand (qui n’est pas, il est vrai, plus matérialiste qu’autre chose), et ceux de plusieurs autres phrasiers philosophiques comme elle, sur l’extrême convenance qu’il y aurait maintenant à brûler les morts au lieu de les enterrer ; pauvres articles, du reste, qui n’étaient, après tout, que de l’archéologie païenne et de l’impertinence contre l’Église ! Avec le docteur Favrot, on allait avoir bien autre chose que des malices de grosse femme… pas méchante, qui veut faire des niches à l’Église Romaine et du bas bleuisme d’antiquité. Avec le docteur Favrot, qui ne biaise point, qui aime les thèses nettes et retentissantes, et qui, sans épigramme, a bien le droit de parler inhumation, puisqu’il est médecin, nous pouvions avoir (au moins) un livre grave, sévère, profond, effrayant, mais effrayant du bon effroi, de la bonne terreur, de la terreur salutaire, de celle-là qui, selon les Livres Saints, est le commencement de la sagesse.

Je le croyais, mais je me suis trompé. Nous n’avons pas le livre que je supposais. Non, certes ! que le docteur Favrot ne fût et ne soit très capable encore de l’écrire, mais pour une raison ou une autre, qu’il connaît sans doute mieux que moi, il a passé des mains compétentes mais trop rapides sur l’ensemble d’un sujet qu’il fallait attaquer et creuser fort et ferme… Il a fait moins un livre que le programme d’un livre qu’il complétera peut-être un jour, en le reprenant en sous-œuvre. Bref, il a agi comme un rapporteur pressé par l’heure de son rapport, et surtout, surtout (pour moi, c’est le plus grand reproche !) il n’a pas mêlé de son énergique personnalité à son livre. Il n’a pas montré les initiatives que j’attendais de cet esprit qui n’a pas peur. Les faits y sont, mais j’aurais voulu plus d’idées. Et les faits même, j’aurais voulu les voir brasser au docteur Favrot avec cette force que je sais en lui… Tel qu’il est, cependant, son livre peut certainement être utile. Sa publication est un service public. Mais il ne faut pas s’y méprendre, l’art et l’émotion ne sont pas ce qu’un vain peuple d’utilitaires pense. Le livre serait mieux fait que le service public aurait été plus grand.

Car je veux insister sur ce point. C’est le service public, comme il convenait, du reste, qui a été la visée principale du docteur Favrot dans son livre des Inhumations 38. Il y a bien fait de l’histoire, — de l’histoire plus ou moins amusante, si on peut employer ce mot en un sujet si lugubre, — plus ou moins intéressante pour la curiosité oisive. Il nous y a rapporté, avec un grand détail d’érudition, ces coutumes de tous les peuples en matière de sépulture qui, jusqu’à l’établissement de l’Église Romaine, laquelle sut seule doser exactement le respect qu’on doit à nos poussières, ne furent guères que des superstitions idolâtres, grossières et quelquefois sanglantes. Le docteur Favrot, qui n’ignore pas combien tous les genres de badauds se prennent aux bagatelles de la porte, n’a pas manqué les bagatelles funéraires de la porte de ce cimetière du genre humain qu’il a voulu nous faire parcourir. Il nous a dénombré tous les genres de tombeaux qui y ont jamais été bâtis, n’importe à quel endroit ou à quelle époque. C’est très complet d’énumération et de description que cette partie de son travail ; mais, le croira-t-on ? c’est aussi extrêmement monotone. En effet, l’orgueil ne se le dira pas ! mais les coutumes des peuples et les inventions, en fait de tombes, decette Humanité qui ne sait comment s’adorer et s’éterniser dans ses propres débris, ne sont pas aussi variées qu’on pourrait le croire.

L’imagination n’est qu’une pauvresse en face de la mort. On la dirait stupéfiée par elle… Quand on a parlé de la pieuse manducation des cadavres, qui ne fut pas seulement pratiquée chez les nations anthropophages ; lorsqu’on a disserté savamment sur la crémation, l’incinération, la momification, qui sont les trois grandes formes de sépulture que le Paganisme puisse opposer à la forme juive et chrétienne de l’enterrement des morts, on est bientôt à bout de notions, et on a roulé, comme vous voyez, dans un cercle qui n’est pas immense. Ni pour le docteur Favrot, ni pour personne, l’intérêt, le grand intérêt d’un livre sur les inhumations ne peut être là. Il est ailleurs. Il est dans deux questions terribles dont nous allons parler et qui s’élancent tout à coup de toute cette littérature tumulaire sur laquelle elles planent, sur laquelle, depuis que nous enterrons nos morts, elles n’ont pas cessé de planer ! Actualité formidable et pressante (toutes les deux, mais une surtout !), actualité comme l’incendie quand il flambe, et à laquelle tout ce qui pense, tout ce qui a un pauvre mort aimé sous la terre (et qui n’en a donc pas ?) devrait courir comme on court au feu !

L’une est l’enterrement des vivants, cette épouvantable hypothèse, sur la possibilité, et même la probabilité de laquelle non seulement l’imagination, mais le bon sens, peut trembler toujours… Et l’autre, c’est l’invasion qui s’avance sur nous des grands cimetières, effroyable manière d’appliquer l’axiome : le mort saisit le vif, à laquelle n’avaient pas pensé les jurisconsultes, car, avec les immenses cimetières qu’on nous promet, foyers inévitables de tous les genres de corruption et d’infection accumulées, nous serons bientôt saisis et dévorés par nos morts !

II

Oui l’être enterrés vivants, — être dévorés par nos morts, — deux perspectives qui écrasent tous les autres intérêts d’un livre comme celui que le docteur Favrot a voulu faire ; deux questions qu’il fallait nécessairement traiter à fond, et d’autant plus à fond que les hommes ont plus de pente à les oublier. Créatures de courte mémoire, qui ne peuvent pas même avoir peur longtemps, et dont les sensations ne sont que des éclairs qui passent, les hommes oublient ces deux questions redoutables, malgré l’impression qu’ils en reçoivent quand on les soulève devant eux. En vain : on leur montre un jour ces deux têtes de Gorgone ; en vain on leur casse le museau contre les cercueils où les êtres qu’ils ont le plus aimés se sont peut-être tordus dans d’inexprimables agonies, que le lendemain, brutes légères, ils n’y pensent plus, et, souriants et tranquilles, se tournent d’un autre côté. L’impression qu’on a fait naître en eux est perdue. Il n’en reste absolument rien dans leurs nerfs ou dans leurs esprits, et c’est véritablement à faire croire que la superficialité humaine, qui paraissait si monstrueuse à Pascal, est peut-être tout le secret de vivre, et que si les hommes étaient plus profonds ils mourraient de leur profondeur.

Eh bien, c’étaient là, avant tout, les questions qui devaient prendre la plus grande place dans le livre du docteur Favrot ! C’étaient là les deux terreurs que ce livre devait respirer, les deux drapeaux noirs qu’il fallait arborer et déployer sur ce sujet des sépultures. Par la manière dont le livre aurait été fait, il devait nous rappeler à l’horrible réalité qui nous menace tous si nous ne nous armons contre elle, et nous infliger cette pensée, puisque nous sommes si incompréhensiblement superficiels ! Mais le docteur Favrot n’a pas procédé de cette façon pathétique et violente, qui était ici de rigueur. Chose étonnante ! il nous parle seulement des avantages relatifs du cimetière de Méry, à cette heure en projet, et ne touche nullement à la question générale des grands cimetières, qui n’est, en somme, que la question retournée des grandes villes, de ces grands centres de population, les hypertrophies dont les peuples modernes, si on n’y prend garde, pourraient bien mourir ! Capitales et nécropoles sont, en effet, des choses et des mots congénères Ce qui se passe sur la terre dans ces furieux entassements d’hommes, en un espace déterminé, se passe identiquement dessous, et la corruption de la mort est adéquate ainsi à la corruption de la vie. Pourquoi donc le docteur Favrot n’a-t-il pas mis une main puissante, une main d’accoucheur sur ce problème, qui n’est au fond qu’une des formes du grand problème de la civilisation présente ?… Il a été, je le reconnais, plus explicite sur la question des enterrements vivants, qu’il a exposée et qu’il a cherché à résoudre ; mais, franchement, était-ce un rapport, limpide comme l’eau, je le veux bien, mais froid comme elle, qui pouvait suffire pour traiter cette effrayante question qui convulse jusqu’à la pensée, et qu’à force de talent, d’émotion, d’éloquence, de griffe de feu dans l’éloquence, il faudrait, dans l’intérêt de sa solution absolue, attacher, comme une flamme, à nos esprits et à nos cœurs !!

III

Le talent, le plus grand talent, pris à la source où le talent se puise, à la source sacrée des émotions profondes, n’aurait donc pas été de trop dans ce tragique sujet des inhumations précipitées ; car s’il n’est pas tout à fait impossible, hélas ! d’empêcher les hommes d’oublier, c’est au talent, c’est au cri du talent, à ce cri qui résonne et qui dure toujours quand il a été poussé une fois, qu’il est réservé de faire ce miracle. J’ai parlé déjà de l’étonnante frivolité humaine, mais on ne peut jamais assez y revenir… Le livre du docteur Favrot, tout animé qu’il est d’intentions excellentes (je l’en voudrais passionné et vibrant), donne dix fois la preuve de cette frivolité qui n’appuie pas, quand il serait si nécessaire de fortement appuyer. Il nous rapporte la discussion récente du Sénat sur cette question des inhumations prématurées, et les solutions insuffisantes auxquelles on s’arrêta. Et lui, l’homme de science, qui connaît mieux que personne l’incomplet et le hasardé de ces solutions piètrement administratives, il s’en contente à peu de chose près, au lieu d’en démontrer hardiment et rigoureusement l’insuffisance. Le médecin ne va pas beaucoup plus avant que les législateurs. Eux comme lui, lui comme eux, n’ont résolu complètement, péremptoirement, une fois pour toutes, cette question des inhumations précipitées qui pend comme un poids étouffant sur nos têtes et sur nos poitrines, et qui devrait être l’anxiété, la transe universelle, puisqu’elle embrasse également et notre avenir, à nous vivants, et le passé des êtres aimés que nous avons perdus ! Pas plus dans le livre du docteur Favrot que dans la discussion du Sénat, rien de concluant n’a été posé sur cette question terrifiante, à laquelle tout homme de sens devrait éternellement et infatigablement revenir, jusqu’à sa solution complète, si les hommes de sens eux-mêmes n’étaient, quand il s’agit de la mort, les plus inconséquents des étourdis !

Et quand je dis la mort, c’est bien pis que la mort, cette question des enterrements vivants ! La mort comme nous la connaissons qu’est-elle vraiment, quelle qu’en soit l’agonie, en comparaison de cette torture ignorée, qui peut être la nôtre, à chacun de nous, de la vie reprise tout à coup au fond d’une tombe fermée dont on sent sur soi le poids affreux, autour de soi les ténèbres affreuses et le froid affreux ? Le docteur Favrot parle de cadavres par hasard déterrés et qui, en des angoisses que l’imagination épouvantée n’a pas de peine à se représenter, s’étaient, dans leurs cercueils, mangés les bras de fureur vaine et de désespoir ! Mais ceux qu’on n’a pas retrouvés ?… Il n’en parle pas, et il ne peut pas en parler. La terre, qui couvre les fautes des médecins, comme a dit un plaisantin de théâtre, a couvert peut-être aussi les plus grandes douleurs de la vie pour ces malheureuses créatures qu’on croyait mortes, qu’on croyait avoir soldé tout leur compte avec la douleur !… Ah ! je ne crois pas que dans ce siècle de progrès, qui fait des questions de toutes choses et qui s’imagine être un grand améliorateur du sort des hommes, il y ait question plus importante, plus pressante, plus menaçante, plus épouvantable que celle-là, si nous avions la force virile de regarder fixement dans cet abîme, et si, comme des femmes, nous n’en détournions pas les yeux.

Je ne crois pas que depuis que la sagesse d’un temps profondément matérialiste, et qui, par-dessus le marché, se donne les grands airs d’être athée, a supprimé d’un trait cette capucinade de l’enfer chrétien qui fut la terreur de tout le Moyen Âge, il y ait dans la conscience humaine une idée plus féconde en terreur, une idée pareille à celle d’être enterré vivant !… Mais c’est l’enfer du matérialisme, cela, car nous aurons beau nous démener là contre, il y aura toujours des enfers ! Pascal, lorsque au xviie  siècle la foi de l’homme en ses fins dernières s’affaiblissait, poussait, pour réveiller des terreurs salutaires, le fameux cri de ses Pensées. Eh bien, nous, les matérialistes du xixe  nous n’avons plus qu’à pousser le nôtre ! Le pauvre Edgar Poe l’a poussé comme Pascal ; Edgar Poe, organisé comme Pascal, mais dans un milieu différent, qui eut horreur de cet enfer du matérialisme d’être enterré vivant, comme Pascal avait horreur de l’autre enfer ; Edgar Poe, qui eut le cerveau timbré de cette terrible idée, qui en timbra ses œuvres, qui en timbra sa vie, et qui en mourut fou plus encore que du delirium, tremens !

C’est l’imagination d’Edgar Poe qu’il fallait pour écrire un livre (qui aurait produit son foudroyant effet) sur les inhumations précipitées. Si la masse commune des esprits était organisée comme Edgar Poe, la question qui nous occupe aujourd’hui serait depuis longtemps résolue ; mais, avec la pincée de cervelle de poulet que nous avons dans nos crânes frivoles, elle ne le sera pas encore demain !

IV

Ils ont essayé cependant. Le livre du docteur Favrot en fait foi. Ils ont inventé des médecins vérificateurs des décès se contrôlant les uns les autres. Ils ont prescrit les vingt-quatre heures à attendre, pour qu’on fût sûr que la vie, ce mystère qui se joue des hommes, eût dit, à point nommé, sans une minute de plus, son dernier mot ! Ils ont liardé ces vingt quatre heures de répit par peur pour la santé publique, qui peut bien prendre ses précautions pourtant contre le danger de quelques autres heures ! Ces bâtisseurs de lazarets pour les vivants n’ont pas pensé à créer des lazarets pour les morts. Ils se sont fiés aux premiers signes de putréfaction, qui ne prouvent pas toujours la mort, disent les médecins, dans le jeu de casse-tête de leurs opinions ignorantes et contradictoires. Ils ont autorisé ce massage de la mort, ces horribles exercices de clown, auxquels les médecins doivent se livrer sur un pauvre cadavre pour en constater la rigidité souvent trompeuse. Et après cela ?… Après cela, tout a été fini, — et ils sont allés, fiers comme des paons, écouter la Patti et souper, croyant avoir fait une grande œuvre, insoucieux de la mort qui a déjà la main sur eux ou sur leurs proches !

Le docteur Favrot, qui ne trouve pas que ce soit tout à fait assez que cela, lance, vers la fin de son ouvrage, l’idée des chambres mortuaires de l’Allemagne ; mais il ne nous les décrit pas, ne les examine point, et n’ajoute rien à cette idée de chambres mortuaires, avec leur système plus ou moins ingénieux de sonnettes, correspondant, comme on le sait sans le docteur Favrot, aux doigts du mort, et mises en vibration au moindre mouvement qui s’éveillerait dans le cadavre.

Le docteur Favrot ne se livre là-dessus à aucune espèce de critique. Comme il se tait sur l’organisation des chambres mortuaires, il se tait naturellement et conséquemment sur la question de surveillants qui est si importante avec l’intervention de ces chambres, et qui en constitue la garantie et la sécurité. Quels sont, en effet, le choix et la moralité de ces surveillants ? Quand on songe qu’il faut toute l’organisation d’une armée, avec la trame de son admirable hiérarchie, pour seulement empêcher quelques sentinelles de dormir, on se demande comment on peut obtenir la vigilance de surveillants abandonnés à eux-mêmes dans la solitude et dans la nuit. Assurément l’Allemagne est un pays excellent, et peut-être le plus naturellement moral de l’Europe ; mais moi qui ne crois absolument qu’aux moralités surnaturelles, je m’imagine qu’il ne peut y avoir qu’un Ordre religieux qui puisse faire avec perfection ce fatigant service de nuit et de jour des chambres mortuaires.

Oui ! un Ordre religieux déjà créé, — ou, ce qui vaudrait mieux, qu’on créerait spécialement pour cet office et qu’on appellerait l’Ordre des Morís ! Mais le docteur Favrot, qui, en sa qualité de matérialiste, ne se préoccupe pas beaucoup d’ordres religieux, passe outre sur cette question, dont il ne se doute pas, comme sur toutes les autres, et son livre finit tout à coup sans que sur aucun point on soit, comme on le voudrait, édifié.

Ainsi, dans cette Histoire des Inhumations, vous le voyez ! pas une idée au compte du docteur Favrot, pas une initiative de cet esprit vif et allègre qui aime d’ordinaire à grimper à la difficulté et qui n’en craint pas l’escarpement ! Beaucoup d’érudition sans pédantisme, un style clair, mais nul point de vue ouvert, en profondeur ou en largeur, même sur le faux, et nulle chaleur d’âme (les matérialistes en ont quelquefois malgré eux) dans un sujet qui en demandait une immense. Certes ! je m’attendais à autre chose, et j’ai été ce qu’un homme ne doit jamais être, disait Boling-broke : j’ai été étonné. J’ai cherché mon docteur Favrot et je n’ai rien trouvé qu’un candidat d’Académie ; car on m’a conté que le docteur se présentait comme candidat à l’Académie des inscriptions… Ceci m’a fait admirer une fois de plus l’influence des académies, qui atteint toujours en plein cerveau, avant qu’ils n’en soient, les hommes d’esprit qui veulent en être. Ah ! je la connais, l’influence des académies ! de ces bienheureuses cages à chapons dans lesquelles on n’entre qu’à la condition de s’être préalablement opéré !