Veyrat, Jean-Pierre (1810-1844)
[Bibliographie]
Les Italiennes (1832). — La Coupe de l’Exil (1844). — Station poétique à l’abbaye de Haute-Combe (1847).
OPINION.
Sainte-Beuve
Si je voulais chercher quelques traces ou indices du talent de Veyrat à cet âge de vingt-deux ans, je les trouverais plutôt dans ses Italiennes, poésies politiques dont il ne se donnait que comme l’éditeur (1832). Sa personnalité politique s’y dessine mieux que dans les termes généraux de la satire… La meilleure pièce▶ des Italiennes est celle que l’auteur adresse à Chateaubriand… Veyrat n’est pas seulement une des figures poétiques, c’est une des âmes, un des témoins de ce temps-ci : un Donoso Cortès de la Savoie… Sa lyre et son âme, sa vie et son œuvre sont une même chose. À peine rentré dans son pays et rapatrié, il s’occupa à recueillir et à publier les ◀pièces de vers des dernières saisons, sous ce titre : La Coupe de l’Exil (1844). Le recueil s’ouvre par une ode à Dieu. Il est toujours très difficile de parler à Dieu autrement que dans la prière, en disant son Pater ou en s’écriant : Altitudo ! Ordinairement, le poète chrétien classique s’inspire de David et des Psaumes, la haute source première, et il les paraphrase plus ou moins en adaptant le chant à sa voix : ainsi fait Racine, ainsi fait Le Franc, ainsi fait Lamartine, ainsi fait Veyrat.