Quinet, Edgar (1803-1875)
[Bibliographie]
La Philosophie de l’Histoire de Herder (1827). — De la Grèce moderne (1830). — Ahasvérus (1833). — Napoléon, poème (1836). — Prométhée, poème (1838). — Allemagne et Italie (1839). — L’Épopée indienne (1839). — De Indiæ, poésies (1839). — Le Génie des religions (1842). — Les Jésuites (1843). — Mes vacances en Espagne (1846). — Révolutions d’Italie (1848). — Les Esclaves, poème dramatique (1853). — Fondation de la République des Provinces-Unies (1844). — Merlin l’Enchanteur (1860). — Le Livre de l’Exilé (1875).
OPINIONS.
Jules Barbey d’Aurevilly
Tout le monde le sait, M. Edgar Quinet fait dans l’épopée. Si ce n’est pas un poète épique, ni même un poète du tout par le résultat, c’est un travailleur en épopée, infortuné, mais acharné, du moins. On fait ce qu’on peut. M. Quinet a toujours cru pouvoir beaucoup. Il n’a jamais pris pour lui le mot insolent et cruel, trop accepté, comme tant de mots : « Les Français n’ont pas la tête épique ». Lui, il a toujours cru qu’il l’avait. Il est vrai que, d’esprit, M. Quinet n’est pas Français. C’est un Allemand, né en France, dont l’érudition est allemande, la science allemande et qui a la naïveté allemande de croire nous donner des poèmes épiques en français.
Victor Hugo
Edgar Quinet est un sommet. La clarté sereine du vrai est sur le front de ce penseur. C’est pourquoi je le salue… L’œuvre d’Edgar Quinet est illustre et vaste. Elle a le double aspect, ce qu’on pourrait appeler le double versant, politique et littéraire, et par conséquent la double utilité dont notre siècle a besoin ; d’un côté le droit, de l’autre l’art ; d’un côté l’absolu, de l’autre l’idéal… Le style d’Edgar Quinet est robuste et grave, ce qui ne l’empêche pas d’être pénétrant. On ne sait quoi d’affectueux lui concilie, le lecteur. Une profondeur mêlée de bonté fait l’autorité de cet écrivain. On l’aime. Quinet est un de ces philosophes qui se font comprendre jusqu’à se faire obéir. C’est un sage parce que c’est un juste. Le poète, en lui, s’ajoutait à l’historien…