(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 131-133
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(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 131-133

LIGER, [Louis] né à Auxerre en 1658, mort à Guerchi, à trois lieues d’Auxerre, en 1717.

Cet Auteur a écrit sur les Parterres, les Jardins, les Potagers, les Vergers, les Champs, la Cuisine, & généralement sur tout ce qui a rapport à l’économie domestique. Il a peut-être rendu en cela des services très-utiles ; mais c’est à ceux pour qui il a travaillé à apprécier son mérite.

Un Abbé du même nom, Auteur d’un Ouvrage, intitulé Dialogue entre les Philosophes modernes, publia, en 1779, un Libelle contre nous, sous le titre de Problême littéraire, où il s’efforçoit de prouver qu’un Vicaire de Paroisse, mort deux ans auparavant, & qui n’a pas laissé un seul Prône digne d’être imprimé, étoit l’Auteur des Morceaux les moins foibles des Trois Siecles. Il avoit rédigé ce Libelle, à la sollicitation d’un prêtre qui lui en avoit fourni les matériaux. Comme M. l’Abbé Liger étoit de bonne foi, il s’est fait un devoir de désavouer & de rétracter hautement ce Libelle, dès qu’il a eu connoissance de notre Lettre à un Journaliste, où nous avons pris la peine de réfuter cette absurde calomnie, en faveur des esprits faciles, qui auroient pu se laisser prévenir contre nous par la gravité du caractere du Libelliste & de son Instigateur. Voici en quels termes s’exprime le premier dans son désavœu, en parlant de cet honnête homme. « Vous ne sauriez croire avec quel acharnement il vous poursuit : il n’a pas tenu à ses sollicitations que je n’aie repris la plume contre vous, non seulement pour attaquer vos nouvelles Productions, mais votre personne…. Il n’est point d’absurdité que l’excès de sa haine ne lui fasse débiter contre vous. Mon regret est d’en avoir été le complice, sans l’être de sa mauvaise foi. Dès que je l’ai connue, je la lui ai reprochée, & j’ai rompu avec lui…. Plein d’estime pour votre façon de penser & d’agir, je me porterai à tout ce qui pourra vous satisfaire ; mais vous êtes assez généreux pour pardonner à un ennemi de cette trempe. La jalousie, au lieu de déprimer les talens, leur donne un nouveau lustre, Merges profundo pulchrior evenit. Faites de ma Lettre l’usage que vous jugerez à propos. Je désire qu’elle serve de témoignage aux sentimens de considération & d’estime avec lesquels j’ai l’honneur d’être, &c. »