Dupuy, Ernest (1849-1918)
[Bibliographie]
Les Parques (1883).
OPINIONS.
Jules Tellier
Je retrouve l’influence de Hugo près de celle de Sully chez un autre poète philosophe, M. Ernest Dupuy, l’auteur des Parques . L’emploi des procédés de Hugo est ici moins discret, et l’effet me paraît moins heureux. Mais le poème de M. Dupuy n’est, ni pour la forme, sans mérite, ni, pour le fond, sans portée.
Jean Ajalbert
Peu de poètes ont, comme l’auteur des
Parques
, taillé en plein verbe le
« misérable néant de la grâce effacée »
, « le désabusement
de l’erreur d’être nés »
! Ils sont rares ceux qui ont coulé de la
pensée philosophique la moins malléable dans le rythme le plus ample, le plus
souple.
Écoutez (le poète s’interroge si la mort est la fin) :
Non, ce pesant silence est lui-même un mensonge,Ce sommeil décevant durera moins qu’un songe,Ce tableau du néant n’est qu’une illusion.Le corps n’est pas gisant depuis une journéeQue, dans ses profondeurs, la vie est ramenée ;Les ferments ont trahi leur sourde invasion ;Le cadavre s’émeut, frappé par la lumière,Et l’on voit s’altérer sa majesté premièreSous le labeur hideux d’une autre vision……………………………………………………Et ce débris boueux qui fut la créature,Touché par l’aquilon brûlant de la nature,Au lieu de reposer s’évertue à pourrir.…………………………………………………
Mais il faut s’arrêter. Juste la place de citer l’auteur des Parques , M. Ernest Dupuy — rien des ministères. Je n’ai pas d’autres renseignements. En jetant son nom au Congrès des poètes, je ne désire qu’inciter quelques camarades à lire des pages admirables, qui valent d’être mises en lumière. Les maîtres pour qui je ne vote pas m’excuseront s’ils connaissent les Parques. Ils me remercieraient si j’avais eu le bonheur de les leur faire connaître.