(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 20-21
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(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 20-21

CONDAMINE, [Charles-Marie de la] Chevalier de S. Lazare, de l’Académie Françoise, de l’Académie des Sciences, de celles de Londres, de Berlin, de Pétersbourg, de Bologne, de Nancy, de Lyon, de Toulouse, de Montpellier, &c. né à Paris en 1701, mort dans la même ville en 1774.

Ce courageux Académicien a fait tout le contraire de Pythagore. Le Philosophe de Samos semble n’avoir voyagé que pour rapporter des erreurs, & M. de la Condamine a été nous chercher des vérités jusqu’aux extrémités de la terre, qui ont ensuite enrichi les Mémoires de l’Académie des Sciences. Le Monde savant ne pourra donc qu’adopter avec reconnoissance l’Eloge sublime qu’en a fait M. de Buffon, dans sa Réponse à son Discours de réception à l’Académie Françoise. Nous ne citerons point ce morceau d’Eloquence, que tout le monde connoît ou doit connoître ; nous ajouterons seulement que M. de la Condamine ne s’est pas moins fait estimer par ses qualités sociales, que par ses lumieres & ses travaux. C’étoit un Philosophe dans le sens qu’on attachoit à ce mot, avant que nos prétendus Esprits forts l’eussent usurpé. Des mœurs simples & pleines d’honnêteté, un cœur sans cesse ouvert à la bienfaisance, des procédés pleins de droiture & de candeur, une conversation animée par la franchise & la vivacité, formoient les principaux traits de son caractere, & rendront sa mémoire toujours chere à ceux qui savent apprécier l’homme honnête, le vrai Citoyen, le Savant modeste, & le sage Littérateur.