(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » p. 540
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(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » p. 540

PORCHERES D’ARBAUD, [François de] né en Provence, mort en Bourgogne en 1640.

Malherbe, en lui léguant la moitié de sa Bibliotheque, ne put lui léguer la moindre partie de son génie. Quoique l’Eleve de ce fameux Poëte, ses Vers sont justement oubliés. On est assez constamment dans le cas de remarquer que les Eleves des Grands Maîtres sont toujours, ou presque toujours, des hommes médiocres. Il faut être capable du même essor qui les éleve au dessus de la foule, pour pouvoir profiter de leurs leçons : l’éducation ne donne pas le talent, elle ne fait que le développer. Que penser, après cela, des prétentions de quelques-uns de nos petits Ecrivains, qui croient leur réputation solidement établie, parce qu’ils auront appris leur a b c poétique à Geneve ou ailleurs ?

Porcheres fit un Sonnet sur les yeux de la belle Gabrielle d’Estrées, qui lui valut, dit-on, quatorze cents livres de pension. C’étoit payer bien chérement quatorze mauvais Vers. Aujourd’hui nos mauvais Poëtes, ni même les bons, ne sont pas si heureux.