Suze, [Henriette de Coligni, Comtesse de la] morte à Paris en 1673.
Sa beauté, son esprit, ses aventures l'ont rendue célebre. Elle cultiva la Poésie, & s'attacha sur-tout à l'Elégie, où elle est regardée comme un modele de délicatesse, de naturel, & de facilité. Il y a néanmoins un choix à faire dans ses Pieces, qui ne sont pas toutes égales. Aujourd'hui ce genre est fort négligé, parce que le sentiment, qui en est l'ame, a beaucoup dégénéré parmi nous. On a voulu substituer aux Elégies une sorte d'Epîtres, connue sous le nom d'Héroïdes ; mais si on en excepte trois ou quatre, on conviendra que ce n'étoit pas la peine de créer un nouveau genre pour raisonner, métaphysiques, au lieu de peindre▶ & de sentir.
Le Président de Fieubet mit au bas du Portrait de Madame de la Suze, ce quatrain digne du Siecle d'Auguste. Elle avoit été ◀peinte par le fameux Largilliere, assise sur un char roulant sur des nuages.
Quæ Dea sublimi rapitur per inania curru ?An Juno, an Pallas ? Num Venus ipsa venir !Si genus inspicias, Juno ; si scripta, Minerva ;Si spectes oculos, Mater Amoris erit.