(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 62-63
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(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 62-63

COTTEREAU DU COUDRAY, [Jean-Baptiste-Armand] Curé de Donnemarie, de l’Académie de Ville-Franche, né à Tours en 1697.

Cet Auteur, que nous avions comparé à l’Abbé Cotin, dans les précédentes éditions de notre Ouvrage, & qui, comme l’Abbé Cotin, a composé des Epigrammes, des Madrigaux, des Odes, des Elégies, des Sonnets, des Lettres, des Complimens, & des Sermons, ne s’est point offensé de la comparaison ; il s’en trouve même honoré dans des observations qu’il nous a adressées, & qu’il auroit dû ne pas rendre publiques, s’il craint le ridicule. « Je ne suis pas fâché, dit-il très-sérieusement, que l’Auteur des Trois Siecles m’ait comparé à l’Abbé Cotin. Cet Abbé avoit beaucoup d’esprit, de talent, & d’érudition. Il étoit Aumônier & Prédicateur du Roi, Chanoine de Bayeux, de l’Académie Françoise, & pourvu d’une riche Abbaye. Il a composé en prose & en vers plusieurs Pieces qui lui ont attiré de l’estime & de la considération de la part des personnes équitables & judicieuses. Il étoit chéri & respecté des Savans. Il avoit des correspondances avec les plus beaux Génies de l’Europe, & malgré les critiques de Boileau, son nom sera honoré dans les siecles futurs. » Voilà comme l’amour-propre des Auteurs médiocres sait tirer parti de tout, pour se consoler de leurs disgraces.