Artaud, [Jean-Baptiste] né à Montpellier, en 1732.
Il est connu par deux Ouvrages, dont le premier est mort subitement, & le second est prêt à éprouver le même sort. L’un est un Roman intitulé, la petite Poste dévalisée, ancien cadre heureusement imaginé avant lui, & dont il n’a su tirer aucun parti. Le style des Lettres prétendues interceptées n’est pas celui des personnages qu’il fait parler ; il est celui de l’Auteur, c’est-à-dire, qu’il est plat, froid, sans justesse, sans variété. On y reconnoît partout la même tournure d’esprit, le même caractere, & il falloit que chaque personnage y eût le sien particulier. Etoit-ce d’ailleurs la peine de ressusciter une invention usée, pour ne débiter que des anecdotes calomnieuses, & rien moins que plaisantes ?
L’autre Ouvrage de M. Artaud est une Comédie en un acte, & à scenes détachées, dont le titre est la Centenaire. Elle a paru depuis peu sur le Théatre, où elle a fait rire un moment les désœuvrés, & bâiller les gens raisonnables. Ce n’est pas qu’elle n’offre▶ plusieurs traits d’esprit ; mais cet esprit est si volatil, qu’il n’est pas capable de soutenir un Ouvrage.
Cet Auteur est aujourd’hui chargé de la rédaction du Courrier d’Avignon, qui, comme on sait, n’◀offre que des nouvelles surannées, écrites d’un style qui n’est pas capable de dédommager du défaut de nouveauté.