Arnaud, Simone (1850-1901)
[Bibliographie]
Mademoiselle de Vigan, comédie en un acte et en vers (1883). — Les Fils de Jahel, drame en 5 actes, en vers (1886). — 1802, à-propos à l’occasion du 84e anniversaire de Victor Hugo (1886). — L’Oiseau bleu, fantaisie poétique en 9 actes et 3 tableaux, en vers (1895). — Jeanne d’Arc, drame en vers (1895). — Jahel, drame lyrique en 4 actes et 5 tableaux, avec Gallet (1899).
OPINION.
Jean-Jacques Weiss
Rocroi, Fribourg, le duc d’Enghien, Gassion, Bassompierre, l’hôtel de
                  Rambouillet, Voiture ;
                  voilà bien des noms et de bien illustres qu’a réunis, dans un seul petit acte, une
                  jeune femme, hier inconnue et qui signe Simone Arnaud. Il y avait de quoi trembler pour l’œuvre et pour
                  l’auteur. Mais ce petit acte a le souffle. Mais sur un fond banal de vers
                  quelconques et de négligences de langage, un essaim de vers bien frappés et bien
                  placés pointent et s’épanouissent comme des roses de mai sur les broussailles.
                  Mais la sensation générale qui ressort de la pièce est jeune et héroïque. La pièce
                  a l’accent de France. Elle est contenue, pour ainsi dire, entre deux cris de
                  gloire, le cri de « Condé ! Condé ! »
 et le cri « Allons
                    prendre Fribourg »
. Elle débute par l’angoisse de savoir si l’Espagnol
                  sera chassé ou non de la Champagne, et elle s’écoule dans la joie et l’orgueil de
                  Rocroi sauvé. Beau sujet, admirablement choisi ! Aussi la première représentation,
                  qui a eu lieu jeudi, a pris les proportions d’un événement. Je n’ai guère vu,
                  depuis un an, l’applaudissement jaillir ainsi, spontané et unanime, des entrailles
                  d’une salle. Quand M. Delaunay est venu annoncer le nom de l’auteur, l’applaudissement
                  a presque touché à l’acclamation.