Sur le comte Dandolo.
(Article Marmont,
p. 51.)
J’ai parlé un peu légèrement de Dandolo, le
Vénitien patriote dont la douleur éloquente émut à un certain jour
Bonaparte ; j’ai emprunté les termes mêmes dont le maréchal Marmont s’était
servi à son égard. Le comte Dandolo mérite mieux, et il est connu à plus
d’un titre. Napoléon, qui le fit comte et sénateur du royaume d’Italie,
l’avait nommé▶, dans un temps, gouverneur de la Dalmatie, et Dandolo s’honora
dans l’administration de cette province. Napoléon, rencontrant son nom à
l’occasion des événements qui amenèrent la chute de l’antique république de
Venise, a dit de lui dans ses Mémoires (t. II, p. 233) :
« Dandolo, homme d’un caractère vif, chaud, enthousiaste pour la
liberté, fort honnête homme, avocat des plus distingués, se mit à la
tête de toutes les affaires de la ville… »
Son fils, le comte
Tullio Dandolo, lui-même écrivain très connu, possède des lettres de
Bonaparte, dans lesquelles le premier Consul parle à son père
d’« affection »
et de l’« estime la plus
vraie »
. Le comte Dandolo, cessant d’être sénateur, devint le
premier agronome d’Italie. Daru, dans son Histoire de
Venise, l’a ◀nommé comme un des savants contemporains les plus
distingués, en s’autorisant du témoignage de Berthollet et de Fourcroy.