Gill, André (1840-1885)
[Bibliographie]
La Muse à Bibi (1890).
OPINION.
Philippe Gille
J’ai cité les préfaces fantaisistes de la nouvelle édition d’un petit livre
intitulé : La Muse à Bibi. De ce minuscule ouvrage de poésies,
souvent volontairement risquées et vraiment peu recommandables dans les couvents
et dans les lycées, j’extrais une pièce qui m’a paru charmante de grâce et de
forme ; elle est écrite sans prétention et rappelle par certains côtés la délicate
manière de Murger et de
Thiboust : Le Chat botté… Pas de nom d’auteur ! « La Vénus de Milo n’en a pas
davantage »
, comme dit le poète. Quel qu’il soit, on ne saurait lui
reprocher de manquer de philosophie ni de charme.
Voilà ce que je disais quand a paru le recueil. Aujourd’hui que l’auteur est mort▶, j’ajoute que ce charmant petit poème était d’André Gill, le grand caricaturiste, qui a laissé d’exquises poésies manuscrites. J’en ai lu dernièrement quelques-unes, datées de la maison où il avait été enfermé et où sa raison s’est éteinte, première ◀mort, qui devait de peu précéder la dernière, et je trouve regrettable qu’une main amie n’ait pas pris soin de réunir un jour ses œuvres éparses : lettres, nouvelles et poésies.