GUEDEVILLE, [Nicolas] né à Rouen vers 1650, mort▶ en 1712.
Après avoir quitté les Bénédictions, il se réfugia en Hollande, où il se maria. La nécessité vraisemblablement le jeta dans le métier d’Ecrivain.
Les Ouvrages qu’on a de lui se ressentent également & du mauvais état de sa fortune & de la trempe de ses sentimens. Le plus connu est un Journal, intitulé l’Esprit des Cours de l’Europe, qui n’est qu’un Recueil de déclamations pleines de fiel, de mensonges, de platitudes, & d’atrocités. M. d’Avaux le fit supprimer ; mais l’Auteur le continua, après la ◀mort de ce Ministre, sous le titre de Nouvelles des Cours de l’Europe, jusqu’en 1710.
Malgré la bassesse du style, cet Ouvrage a été recherché, parce que la satire est piquante pour le commun des esprits, & encore plus pour ceux qui y applaudissent sans discernement. Il faut bien se garder d’accueillir de semblables Productions. Quand la satire est insolente & calomnieuse, elle n’est propre qu’à révolter les ames honnêtes. Elle est pardonnable & utile, lorsqu’elle attaque des défauts ou des abus réels, en respectant les loix de la bienséance, & en annonçant sur-tout plus de zele que de malignité.