PESSELIER, [Charles-Antoine] des Académies de Nancy, d’Amiens, d’Angers & de Rome, né à Paris en 1712, mort en 1763.
Une assez juste connoissance de la Morale▶ & de la Politique, plus d’esprit que de talent, plus de finesse que de raison, plus de sentiment que d’imagination, de la facilité pour écrire en Vers & en Prose avec intérêt & avec élégance, sont les principaux traits qui caractérisent les Ouvrages de cet Ecrivain.
La lecture de ses Comédies est amusante, parce que la versification est agréable, & le style aisé ; mais le plan & l’intrigue ne répondent pas à l’agrément & à la vivacité des détails.
Ses Fables seroient plus piquantes, si la fureur de montrer de l’esprit s’y faisoit moins sentir. Il y a si long-temps qu’on regarde le naturel & la naïveté comme les attributs essentiels de ce genre, qu’il est étonnant que nos Fabulistes modernes aient pu se flatter de réussir, en cherchant à les remplacer par des qualités qui les excluent.
Les autres Ouvrages de M. Pesselier sont des Lettres sur l’éducation, semées, par intervalles, de réflexions sensées, de vûes utiles, de ◀morale solide & bien discutée : on désireroit seulement qu’il y eût moins sacrifié la justesse des pensées à la finesse de l’expression & du sentiment : une Idée générale des Finances, & des Doutes proposés à l’Auteur de la Théorie de l’Impôt. Ces deux derniers Ouvrages sont d’un homme qui, au mérite des connoissances, joint celui de les présenter avec réserve & modestie.