(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » p. 364
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(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » p. 364

Tourneux, [Nicolas le] Chanoine de la Sainte-Chapelle, né à Rouen en 1640, mort à Paris en 1689.

En 1675, il remporta le prix de l’Eloquence à l’Académie Françoise, par un Discours qu’il composa, dit-on, la veille du jour où l’on devoit examiner les Ouvrages présentés au concours. Cette Anecdote, quand elle ne seroit pas exacte, prouve au moins la grande idée que ceux qui le connoissoient, avoient de sa facilité. Ce talent d’écrire avec promptitude s’est annoncé dans plusieurs Ouvrages de Théologie & de Morale, dont quelques-uns ont été mis à l’Index. Son Année chrétienne a subi ce sort, parce qu’elle laisse transpirer des opinions que l’Auteur avoit puisées dans un commerce intime avec MM. de Port-Royal. Malgré cela, bien des Femmes d’une certaine dévotion y sont encore attachées, par la raison qu’elles peuvent dire, avec encore plus de vérité que les Hommes,

Nitimur in vetitum, cupimusque negata.

Pour qu’on ne nous accuse point d’injustice à l’égard de cet Ouvrage, nous conviendrons qu’il est écrit d’un style pur, noble, élégant, & propre à inspirer la piété, à l’esprit de simplicité près, qui doit cependant en être le premier caractere. Les Regles de la vie chrétienne, du même Auteur, sont également remplies de maximes solides, de sages principes. Il s’y montre par-tout nourri de la lecture des Livres saints, & les explique à sa maniere avec autant d’élégance que d’onction.