(1763) Salon de 1763 « Peintures — Jeaurat » p. 198
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(1763) Salon de 1763 « Peintures — Jeaurat » p. 198

Jeaurat

Ce fut autrefois le Vadé de la peinture. Il connaissait les scènes de la place Maubert et des Halles, les enlèvements de filles, les déménagements furtifs, les disputes des harengères et des crieuses de vieux chapeaux. Il exposa, il y a deux ans, deux petits tableaux en ce genre qui se firent remarquer.

Je me souviens que dans l’un il y avait deux filles qu’on menait à St-Martin (maison de correction) dont l’une se désolait, et l’autre faisait les cornes au commissaire. C’est la vérité dans ce genre.

Il faut que celui qu’il a exposé cette année et qu’il a appelé Les Citrons de Javotte, soit peu de chose, car je ne l’ai pas remarqué, et je n’en ai entendu parler à qui que ce soit.

Mon ami, je vous abandonne M. Jeaurat ; faites-en tout ce qu’il vous plaira. Je vous demande seulement un peu d’indulgence pour ses cheveux gris et sa main tremblante…. Mais il est bien mauvais…. D’accord, mais il a les cheveux gris, et un visage long et de bonhomie.