(1767) Salon de 1767 « Peintures — Renou » pp. 301-307
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(1767) Salon de 1767 « Peintures — Renou » pp. 301-307

Renou

Jésus-Christ à l’âge de douze ans conversant avec les docteurs de la loi. tableau de 9 pieds de haut sur 6 pieds 6 pouces de large. Pour l’église du collège de Louis Le Grand.

C’est un mauvais tableau, qui sent le bon temps et la bonne école ; c’est d’un mauvais artiste qui en a connu de meilleurs que lui. Il est permis à un grand maître d’oublier quelquefois qu’il y a des couleurs amies ; Chardin jettera pêle-mêle des objets rouges, noirs, blancs ; mais ces tours de force-là, il faut que M. Renou les lui laisse faire.

Le jeune enfant occupe le centre de la toile ; il est debout, il a le regard et la main droite tournés vers le ciel. Il a bien l’air d’un petit enthousiaste à qui ses parens ont tant répété qu’il était charmant, qu’il avait de l’esprit comme un ange, et qu’en vérité, il était le messie, le sauveur de sa nation, qu’il n’en doute pas. à droite, deux pharisiens l’écoutent debout ; on voit toute la figure de l’un, on ne voit que la tête de l’autre entre le premier et la colonne du temple qui termine le tableau de ce côté. Il y a au pied de cette colonne deux autres pharisiens à terre, l’un prêtant l’oreille, et l’autre vérifiant dans le livre saint les citations du petit quaker. à gauche, un groupe de prêtres assis, et au-dessus de ceux-ci, sur le fond, une femme, et peut-être Anne, la diseuse de bonne aventure, avec un pharisien debout.

Cela a l’air d’un tableau qu’on a suspendu dans une cheminée pour le rendre ancien. Le style en est gothique et pauvre ; les figures courtes, celles du devant rabougries. Il est malproprement peint.

L’enfant Jésus est blafard, a la tête plate. Les mains et les pieds n’y sont nullement dessinés.

Effet médiocre ; lumières sur l’enfant trop faibles ; point de plans, point de dégradation, point d’air entre les figures ; noir, sale et discordant pour être vigoureux. Voyez ces prêtres, ils semblent affaissés sous le poids de leurs lourds vêtemens ; s’ils ont du caractère, il est ignoble. Ce vieux pharisien noir, à droite, a été peint avec du charbon pilé ; j’en dis autant de ces autres prêtres enfumés sur le fond. Tout cela sont des mines grotesques ramassées dans l’ éloge de la folie d’érasme et les figures de Holbein. Ce morceau serait le supplice de celui qui aurait bien présent à l’imagination le style noble et grand des Raphaëls, des Poussins, des Carraches, et d’autres. C’est une charge judaïque.

Et puis, le défaut d’harmonie. C’est un texte auquel je reviens souvent, tantôt en peinture, tantôt en littérature. Rien ne la supplée, et son charme pallie une infinité de défauts. Avez-vous vu quelquefois des tableaux du napolitain Solimène ? Il est plein d’invention, de chaleur, d’expression et de verve ; il trouve les plus beaux caractères de tête, sa scène est pleine de mouvement ; mais il est sec, il est dur, il est discord, et je ne me soucierais pas de posséder un de ses tableaux, je sens que la vue continuelle m’en chagrinerait. Quand la versification est harmonieuse, qui est-ce qui chicane la pensée ?

Qui est-ce qui s’apperçoit que les scènes sont exsangues ? Le nombre de la poésie relève une pensée commune. Si Boileau avait raison de dire : la plus belle pensée ne peut plaire à l’esprit, quand l’oreille est blessée jugez d’un chant sous lequel l’harmonie serait raboteuse et dure, d’un tableau qui pèche par l’accord des couleurs et l’entente des ombres et des lumières. Quelque vigueur qu’il y ait d’ailleurs, cela sent toujours l’écolier. Le scrupule des anciens là-dessus est inconcevable ; et ce panégyrique si vanté de l’abbé Séguy, ce morceau qui lui a ouvert la porte de notre académie, aurait fait fuir tout un auditoire de romains ou d’athéniens. Lorsque Denys d’Halicarnasse me tomba pour la première fois dans les mains, j’étais bien jeune ; j’avoue que ce grand homme, ce rhéteur d’un goût si exquis, me parut un insensé. J’ai bien changé d’avis depuis ce temps-là ; l’oreille de notre ami D’Alembert est restée la même. J’en demande pardon à Marmontel, mais je n’ai jamais pu lire Lucain. Lorsque ce poëte fait dire à un soldat de César : rheni medüs… etc.

" au milieu des flots du Rhin, c’était mon général ; ici, c’est mon camarade. Le crime rend égaux ceux qu’il associe… " en dépit de la sublimité de l’idée, à ce sifflement aigu de syllabes rheni medüs… etc, à ce rauque croassement de grenouilles, quos inquinat, oequat, je me bouche les oreilles et je jette le livre. Ceux qui ignorent les sensations que l’harmonie porte à l’âme diront que j’ai plus d’oreille que de jugement ; ils seront plaisans, mais j’ouvrirai l’énéide, et pour réponse à leur mot je lirai : o ter quaterque beati, … etc. je porterai à leur organe le son de l’harmonie. ambrosioeque comoe divinum… etc. ô mon ami, la belle occasion de se fourvoyer et de demander aux poëtes italiens si avec leurs sourcils d’ébène, leurs yeux tendres et bleus, les lys du visage, l’albâtre de la gorge, le corail des lèvres, l’émail éclatant des dents, ces amours nichés en cent endroits d’une figure, on donnera jamais une aussi grande idée de la beauté. Le vrai goût s’attache à un ou deux caractères et abandonne le reste à l’imagination ; les détails sont petits, ingénieux et puérils. C’est lorsqu’Armide s’avance noblement au milieu des rangs de l’armée de Godefroy, et que les généraux commencent à se regarder avec des yeux jaloux qu’Armide est belle. C’est lorsque Hélène passe devant les vieillards troyens, et qu’ils se récrient, qu’Hélène est belle ; et c’est lorsque l’Arioste me décrit Angélique, je crois, depuis le sommet de sa tête jusqu’à l’extrémité de son pied, que malgré la grâce, la facilité, la molle élégance de sa poésie, Angélique n’est pas belle. Il me montre tout ; il ne me laisse rien à faire, il m’impatiente.

Si une figure marche, peignez-moi son port et sa légèreté, je me charge du reste. Si elle est penchée, parlez-moi de ses bras seulement et de ses épaules, je me charge du reste. Si vous faites quelque chose de plus, vous confondez les genres, vous cessez d’être poëte, vous devenez peintre ou sculpteur. Je sens vos détails et je perds l’ensemble, qu’un seul trait tel que le vera incessu de Virgile m’aurait montré.

Dans le combat où le fils d’Anchise est renversé de son char, et Vénus sa mère blessée par le terrible Diomède, le vieux poëte, où l’on trouve des modèles de tous les genres de beauté, dit qu’au-dessus du voile que la déesse tenait interposé entre le héros grec et son fils, on voyait sa tête divine et ses beaux bras, et je peins le reste de la figure.

Tentez dans le poëme galant, folâtre ou burlesque ces descriptions détaillées, j’y consens ; ailleurs, elles seront puériles et de mauvais goût.

Je suppose qu’en commençant la longue et minutieuse description de sa figure, le poëte en ait l’ensemble dans sa tête ; comment me fera-t-il passer cet ensemble ? S’il me parle des cheveux, je les vois ; s’il me parle du front, je le vois, mais ce front ne va plus avec ces cheveux que j’ai vus. S’il me parle des sourcils, du nez, de la bouche, des joues, du menton, du cou, de la gorge, je les vois ; mais chacune de ces parties qui me sont successivement indiquées, ne s’accordant plus avec l’ensemble des précédentes, il me force soit à n’avoir dans mon imagination qu’une figure incorrecte, soit à retoucher ma figure à chaque nouveau trait qu’il m’annonce.

Un trait seul, un grand trait, abandonnez le reste à mon imagination ; voilà le vrai goût, voilà le grand goût. Ovide l’a quelquefois. Il dit de la déesse des mers : nec brachia longo… etc. quelle image ! Quels bras ! Quel prodigieux mouvement ! Quelle prodigieuse étendue ! Quelle figure ! L’imagination qui ne connaît presque point de limites, la saisit à peine. Elle conçoit moins encore cette énorme Amphitrite que cette Discorde dont les pieds étaient sur la terre et dont la tête allait se cacher dans les cieux. Voilà le prestige du rythme et de l’harmonie.

Malgré ma prédilection pour le poëte grec, l’Amphitrite du poëte latin me paraît plus grande encore que sa Discorde, dont le grand critique ancien a dit qu’elle était moins la mesure de la déesse que celle de l’élévation du poëte. Homère ne me donne que la hauteur de sa figure ; il me laisse la liberté de la voir si menue qu’il me plaira. La terre et les cieux ne sont que deux points qui marquent les extrémités d’un grand intervalle. Si la grandeur du pied ou la grosseur de la tête m’avait été donnée, aussi-tôt j’aurais achevé la figure d’après les règles de proportion connue ; mais le poëte ne m’indique que les deux bouts de son colosse, et leur distance est la seule chose que mon imagination saisisse. Quand il aurait ajouté que ses deux bras allaient toucher aux deux extrémités de l’horizon, aux deux endroits opposés où le ciel confine avec la terre, il n’aurait presque rien fait de plus. Pour donner une forme à ces bras, pour les voir énormes, il eût fallu déterminer la portion du ciel qu’ils me dérobaient ; par exemple, la voie lactée ; alors j’aurais eu un module ; d’après ce module, mon imagination confondue aurait inutilement cherché à achever la figure, et je me serais écrié : quel épouvantable colosse ! Et c’est précisément ce qu’a fait Ovide. Il me donne la mesure des deux bras de son Amphitrite, par l’immensité des rivages qu’ils embrassent ; et, ces deux bras une fois imaginés d’après ce module, d’après le rythme énorme du poëte, d’après le cheminer de ce longo margine terrarum, ce porrexerat qui ne finit point, cet emphatique et majestueux spondaïque Amphitrite , sur lequel je me repose, le reste de l’image s’étend au-delà de la capacité de ma tête.

Je dirai donc aux poëtes : ma tête, mon imagination ne peuvent embrasser qu’une certaine étendue, au-delà de laquelle l’objet se déforme et m’échappe. épuisez donc toute leur force sur une partie, en la déterminant par un module énorme, et soyez sûr que le tout en deviendra incommensurable, infini. Qui est-ce qui imaginera la grandeur d’Apollon, qui enjambe de montagne en montagne ? La force de Neptune qui secoue l’Etna et dont le trident entr’ouvre la terre jusqu’au centre, et montre la rive désolée du Styx ? La puissance de Jupiter, qui ébranle l’olympe du seul mouvement de ses noirs sourcils ?

Une action énorme de la figure entière produira le même effet que l’énormité d’une de ses parties.

Certainement le rythme ne contribue pas médiocrement à l’exagération, comme on le sentira dans le monstrum horrendum, informe, ingens de Virgile, et surtout dans la désinence longue et vague d’ ingens. Que le poëte eût dit simplement au lieu d’ Amphitrite , la déesse de la mer, au lieu de porrexerat, avait jetté ; au lieu de ses longs bras, ses bras ; au lieu de longo margine terrarum, autour de la terre ; qu’en se servant des mêmes expressions il les eût placées dans un ordre différent, plus d’image, rien qui parlât à l’imagination, nul effet.

Mais si l’effet tient au choix et à l’ordre des mots, il tient aussi au choix des syllabes.

Indépendamment de tout module les sons pleins et vigoureux des mots brachia, … etc. ne laissent pas à l’imagination la liberté de donner à Amphitrite des bras maigres et menus ; il ne faut pas une si grande ouverture de bouche pour désigner une chose exiguë. La nature des sons augmente ou affaiblit l’image, leur quantité la resserre ou l’étend. Quelle n’est point la puissance du rythme, de l’harmonie et des sons !

Homère a dit : autant l’œil mesure d’espace dans le vague des airs, autant les célestes coursiers en franchissent d’un saut ; et c’est moins la force de la comparaison que la rapidité des syllabes en franchissent d’un saut, qui excite en moi l’idée de la célérité des coursiers.

Lucrèce a dit que les mortels opprimés gémissaient sous l’aspect menaçant de la religion, quoe caput a coeli… etc. changez le vers spondaïque en un vers ordinaire ; rétrécissez le lieu de la scène, en substituant à regionibus une expression petite et légère ; au lieu de ostendebat qui étend sans fin la durée de la prononciation et avec elle la mesure de la tête du monstre, dites montrait ; au lieu d’une tête isolée peignez la figure entière, et il n’y aura plus d’effet.

C’est cette force du rythme, cette puissance des sons, qui m’a fait penser que peut-être je prononçais un peu légèrement entre l’image du poëte latin et l’image du poëte grec ; qu’il y avait telle emphase d’expression, telle plénitude d’harmonie qui me forcerait de donner à la figure d’Homère une grosseur proportionnée à sa hauteur ; et je me suis dit à moi-même : voyons, ouvrons son ouvrage, récitons ses vers et rétractons-nous, s’il le faut. J’aurai mal choisi mon exemple, mais les principes de ma poétique n’en seront pas moins vrais ; ce ne sera pas sur la Discorde d’Homère, mais sur la mienne que j’aurai donné la préférence à l’Amphitrite d’Ovide.

Voici donc comment Homère s’est exprimé : la Discorde, faible d’abord, s’élève et va appuyer sa tête contre le ciel, et marche sur la terre.

Il y a trois images dans ces deux vers ; on voit la Discorde s’accroître ; on la voit appuyer sa tête contre le ciel ; on la voit marcher rapidement sur la terre. L’harmonie est faible en commençant : elle s’enfle à (…) ; elle s’accélère par secousse à (…), elle s’arrête et s’étend à (…), et elle bondit à (…). Homère a peint trois phénomènes en deux vers. La rapidité du premier donne de la majesté, du poids et du repos au commencement du second ; et la majesté, le poids, le repos de ce commencement accélèrent la rapidité de la fin. Un petit nombre de syllabes emphatiques et lentes lui ont suffi pour étendre la tête de sa figure ; cette tête est énorme lorsqu’elle touche le ciel, il en faut convenir ; et l’imagination a passé, malgré qu’elle en ait, de l’image d’un enfant de quatre ans à l’image d’un colosse épouvantable. Ovide a-t-il fait une figure plus grande de son Amphitrite en lui consacrant toute son harmonie ?

Je n’en sais plus rien. Tout ce que je sais, c’est que j’ai bien fait de me méfier de mon jugement ; c’est que Virgile a tout gâté lorsqu’il a traduit cet endroit par ces vers où il ne reste presque pas le moindre vestige de la poésie et des images d’Homère : parva metu primo, … etc. j’aime mieux le plat latin du juif helléniste, qui a dit de l’ange exterminateur des premiers-nés de l’égypte : stans replevit omnia… etc. ah ! Mon ami, le beau texte, s’il m’était venu plus tôt ou que j’eusse eu le temps de m’extasier ; mais j’écris à la hâte, j’écris au milieu d’un troupeau d’importuns, ils me troublent, ils m’empêchent de voir et de sentir ; ils s’impatientent et moi aussi.

Finissons donc et disons à nos poëtes et à nos peintres, à nos poëtes : une seule partie de la figure ; cette partie exagérée par un module qui épuise toute la capacité de mon imagination ; un choix d’expression, un rythme, une harmonie correspondante ; et voilà le moyen de créer des êtres infinis, incommensurables, qui excéderont les limites de ma tête et qui seront à peine circonscrits dans l’enceinte de l’univers.

Voilà ce que les grands génies ont exécuté d’instinct, et ce qu’aucun de nos feseurs de poétique n’a vu ; et que Dieu les bénisse. à nos peintres : certes, messieurs, l’idée qu’on prend de l’ange du livre de la sagesse n’est pas celle de vos petites têtes jouflues et soufflant des bouteilles, dont vous garnissez vos petits tableaux, que je dis petits parce qu’ils seraient toujours petits, quand ils auraient cinquante pieds de long.

Et là-dessus je vous souhaite le bonsoir, et à nos peintres et à nos poëtes, car il a fallu que j’achevasse mal ce soir ce que j’aurais exécuté de verve ce matin, sans la cohue des importuns. projet de tableau à la gloire de sa majesté le roi de Pologne, duc de Lorraine . esquisse du même.

On ne sait ce que c’est ; rien de fait ; de la couleur gâchée, spongieuse, des figures de bouillie ; cela veut être heurté et cela n’est que barbouillé. Et puis la Pologne et la Lorraine qui présentent le médaillon du roi à l’immortalité.

Au pied d’un trône, un temps les ailes arrachées, la faux brisée et chargé de chaînes ; sur le dos de ce temps, une table d’airain où on lit : amor invenit, veritas sculpsit. et puis des femmes, des génies d’arts qui parent de fleurs un autel, y jettent de l’encens, une Renommée qui prend son vol, un tapage à étourdir, une allégorie enragée à faire devenir fous les sphynxs et les Oedipes avec son noir et son jaunâtre. études de têtes. c’est Renou qui a fait le livret ; il a cru que nous lui donnerions au sallon autant d’attention qu’il occuperait d’espace sur le catalogue. On dit qu’il est lettré, on dit même qu’il a fait une tragédie. Vous devez savoir cela, vous qui depuis vingt ans assistez aux derniers momens tous les poëtes dramatiques. jeune homme vêtu d’un peignoir ou d’un surplis et couronné de laurier. Je ne sais ce que cela signifie. Il a le sourcil froncé, et l’air de l’humeur. vieillards vus de profil, plusieurs têtes sur une même toile. Je lis dans un endroit de mon répertoire : bien coloriées, bien touchées, et de beau caractère… et dans un autre endroit barbe d’ébène, noire, compacte, cheveux de même ; bout de vêtement sec et raide.

Le n° qui est le même à ces différens jugemens en a menti ; il est impossible qu’ils soient du même tableau. Ah ! Mon ami, j’ai bien des remords ; je vous en dirai un mot à la fin.

Caresme. tableau d’animaux. mauvais animaux, secs et durs ; mauvaises petites figures ; mauvaises montagnes froides et monotones ; tableau détestable. Au pont, chez Tremblin. le repos. du même.

Je ne sais ce que c’est. un amour. du même.

Je ne sais ce que c’est non plus. la mère qui fait jouer son enfant. du même.

Je me le rappelle. La mère n’en a nullement l’expression ; l’enfant ne mérite pas mieux, tant il est maigre et sec. Est-ce que l’artiste n’a pu se procurer un Bel enfant nu ?

Les portraits, l’ échevin au rameau d’olivier, ont été inutilement exposés, on ne les a pas vus.

Mais parlons de ses têtes peintes, de ses études, et surtout de ses dessins coloriés et lavés, ils en valent, par dieu, la peine. Ils étaient accrochés au-dessous des morceaux de sculpture de Le Moine, et l’on était là plus courbé que debout. Ces dessins sont charmans, et un grand maître ne les désapprouverait pas. Ce sont des faunes, des satyres ; c’est un petit sacrifice bien pensé et bien touché. Peut-être ce Caresme peindra-t-il un jour, je n’en sais rien ; mais s’il ne peut pas peindre, qu’il dessine.