Boudier de la Jousseliniere, [René] né à Alençon en Normandie en 1634, mort à Mantes en 1723.
Il a fait un excellent Ouvrage sur les Médailles, & de très-mauvais vers Latins & François. Son Traité de la Géographie ancienne peut servir à l’intelligence de l’Histoire : mais ses Remarques sur la Langue Françoise sont aujourd’hui plus qu’inutiles. Il composa des vers à l’âge de près de quatre-vingt-dix ans, qui ressemblent assez à ceux de sa jeunesse. On peut en juger par son épitaphe, qu’il fit la derniere année de sa vie.
Je suis Gentilhomme Normand,D’une ancienne & pauvre Noblesse,Vivant de peu tranquillementDans une honorable paresse.Sans cesse le Livre à la main,Moins François que Grec & Romain,J’étois plus sérieux que triste ;Antiquaire, Archimédailliste ;J’étois Poëte, Historien,Et maintenant je ne suis rien.
Boudier de Villemert, [Pierre-Joseph] Avocat au Parlement, neveu du précédent, né en 1716. Son Apologie de la Frivolité n’est qu’un ouvrage frivole, écrit avec assez de correction & de facilité. L’Ami des Femmes, plus sérieux, renferme d’excellens conseils que le Sexe ne suivra pas, mais qu’il lui seroit avantageux de suivre. Ce Livre a été traduit en Espagnol, & mérite de l’être chez tous les Peuples jaloux de la vertu des Femmes.
Un Ouvrage qui fait encore plus d’honneur aux lumieres de M. de Villement, c’est celui qui a pour titre : l’Irréligion dévoilée, ou la Philosophie de l’honnête homme. On y voit un Ecrivain zélé pour les vrais principes, qui les développe & les défend avec une supériorité d’esprit & de raison qui ne laisse rien à désirer. Il suffit de le lire avec un peu de réflexion, pour sentir combien sont dangereux & absurdes les systêmes de la moderne Philosophie, & combien sont consolantes les vérités fondamentales de la Religion.