(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » p. 167
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(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » p. 167

2. Ryer [Pierre du] de l'Académie Françoise, né à Paris en 1605, mort en 1658.

Nous ignorons s'il est parent du précédent, ce qui importe fort peu. Ce que nous savons certainement, c'est que, quoiqu'il ait beaucoup écrit en Prose & en Vers, il n'a pas laissé un seul Ouvrage qui vaille aujourd'hui la peine d'être lu. Il a fait dix-neuf Pieces de Théatre, mortes avant lui, & seize Traductions d'Auteurs Latins, qui ne lui ont pas survécu. Du Ryer pouvoit avoir de l'esprit & du talent ; mais, obligé de travailler à la hâte, pour faire subsister sa famille, dont sa plume faisoit tout le revenu, il ne lui étoit pas possible de soigner ses Ouvrages. On rapporte que son Libraire ne lui donnoit qu'un écu par feuille de ses Traductions, ce qui ne fait pas trois sols par page. C'étoit peut-être en récompenser largement le mérite ; mais ce n'étoit pas assez en payer le travail. Ses Vers étoient traités de la même maniere ; on convenoit de tant par cent : les Vers Alexandrins, quatre livres ; les petits Vers la moitié. N'étoit-ce pas insulter aux Muses & au Public ? Et un Auteur de son temps n'a-t-il pas eu raison de dire de ce Poëte : magis fami quàm famæ inserviebat ?