(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 272-273
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(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 272-273

MAUCROIX, [François de] Chanoine de Reims, né à Noyon en 1619, mort en 1708.

Malgré le style languissant de ses Traductions d’Auteurs Grecs & Latins, on les lit encore, à cause de la clarté & de l’exactitude. Quant à ses Poésies, on peut les négliger sans conséquence, si on excepte deux ou trois Pieces, sauvées du naufrage, à l’abri de ces Recueils qui n’ont pas toujours le pouvoir de s’en sauver eux-mêmes, faute d’être faits avec discernement & avec goût. Telle est l’Epigramme suivante, dont on aime la tournure & la finesse :

Ami, je vois beaucoup de bien
Dans le parti qu’on me propose ;
Mais toutefois ne pressons rien :
Prendre femme est étrange chose.
Il faut y penser mûrement.
Gens sages, en qui je me fie,
M’ont dit que c’est fait prudemment
Que d’y penser toute sa vie.

Tels sont encore les quatre Vers qu’il fit à l’âge de quatre-vingts ans :

Chaque jour est un bien que du Ciel je reçois ;
Je jouis aujourd’hui de celui qu’il me donne :
Il n’appartient pas plus aux jeunes gens qu’à moi,
Et celui de demain n’appartient à personne.