(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 459
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(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 459

Caussin, [Nicolas] Jésuite, né à Troies en Champagne en 1580, mort à Paris en 1651, se conduisit dans la place de Confesseur de Louis XIII, avec des sentimens & une probité qui donnerent de l’ombrage au Cardinal de Richelieu. Ce Ministre, plus jaloux du maintien de sa faveur, que du salut de son Maître, éloigna le P. Caussin de la Cour, & le fit exiler dans une ville de Bretagne. Ce Jésuite n’obtint qu’après la mort du Cardinal de permission de revenir à Paris. Sa Cour Sainte ne mérite pas les railleries qu’en a faites le Marquis d’Argens : cet Ouvrage respire la piété, la douceur, une morale pure, & est écrit d’un style supérieur à celui de bien de Ecrivains de son temps. La preuve de son mérite, c’est qu’il a été traduit en Latin, en Italien, en Espagnol, en Portugais, en Allemand, & même en Anglois. Nous nous garderions bien de donner une pareille preuve en faveur de certains Ouvrages de notre siecle, qui, sans être bons, ont eu le même sort ; mais du temps du Pere Caussin, les Auteurs n’avoient pas l’adresse d’envoyer leurs Productions aux Princes étrangers : l’utilité seule en faisoit la vogue.