(1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Millevoye, Charles (1782-1816) »
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(1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Millevoye, Charles (1782-1816) »

Millevoye, Charles (1782-1816)

[Bibliographie]

Les Plaisirs du poète, suivi de poésies fugitives (1801). — Armand, ou les tourments de l’imagination et de l’amour (1802). — Étrenne aux sots (1802). — Satire des romans du jour (1803). — L’Amour maternel, poème (1805). — L’Indépendance de l’homme de lettres (1805). — La Bataille d’Austerlitz, poème (1806). — L’Invention poétique (1806). — Le Voyageur (1807). — Belzunce ou la Peste de Marseille, suivi de poèmes (1808). — Les Bucoliques, trad. du latin (1809). — Hermann et Thusnelda, poésie lyrique (1810). — Les Embellissements de Paris (1811). — La Mort de Rotrou (1811). — Charlemagne, poème en dix chants (1812). — Élégies, suivies d’Emma et Eginard (1812). — Goffin, ou le Héros liégeois (1812). — Poésies diverses (1812). — Alfred, poème (1815).

OPINIONS.

Marie-Joseph Chénier

M. Millevoye, le même dont nous venons de parler, vient de donner au public un recueil de ses poésies. Il est dans ce recueil un nouvel ouvrage qui mérite beaucoup d’estime à plusieurs égards : c’est un petit poème intitulé : Belzunce ou la Peste de Marseille. On y désirerait plus de variété, une ordonnance plus imposante, des épisodes plus touchants et mieux conçus ; mais on y trouve de la gravité, de l’élégance, de l’harmonie, d’énergiques tableaux.

[Tableau historique de l’état et des progrès de la littérature française depuis 1789 (édit. de ).]

Bernard Jullien

Millevoye, poète digne à plusieurs égards de l’attention de la postérité, s’est exercé assez souvent dans la narration poétique, et malheureusement il l’a toujours fait sans le moindre succès ; tellement que si l’on voulait juger de son mérite par ses travaux dans ce genre, on le mettrait avec raison au rang de ceux dont le nom est devenu ridicule.

Histoire de la poésie à l’époque impériale ().]

De Pongerville

Millevoye, cependant, ne s’élève au premier rang que dans l’élégie, le fabliau, la poésie délicatement érotique où l’esprit est toujours l’intermède de la volupté. Que de naturel et de grâce dans Emma et Eginard ! Chaque mère dans l’Amour maternel ne croit-elle pas entendre le cri de son propre cœur ! Quoi de plus touchant que l’Anniversaire où le poète déplore la mort de son père ! L’élégie fut-elle jamais plus attendrissante que dans la Demeure abandonnée, le Poète mourant, le Souvenir, la Promesse, l’Inquiétude, le Bois détruit, la Chute des feuilles ?

[Biographie générale ().]

Charles Nodier

Cette persévérance dans ce qu’on appelait la voie classique, cette servilité d’imitation que l’on apprenait au collège, une prétention plus déplorable encore, et c’était, à la vérité, la seule dont ce brillant esprit se fût jamais avisé, celle de surprendre, par des riens cadencés comme on en rimait alors, le suffrage routinier d’un auditoire académique, empêchèrent Millevoye de parvenir à tous les succès auxquels il pouvait prétendre.

[La Revue de Paris ().]

Charles Asselineau

Malgré tant de défauts, malgré tant de faiblesses, le nom de Millevoye vivra. Il vivra comme celui de Rouget de l’Isle, moins bon poète que lui, mais qui, dans un jour d’orage, put montrer à tous son visage à la clarté pénétrante de l’éclair. Petits ou grands, c’est quelque chose de trouver une Marseillaise : Millevoye a trouvé la Marseillaise des mélancoliques.

[Bibliographie romantique ().]