Docquois, Georges (1863-1927)
[Bibliographie]
Mélie, comédie en un acte (1892). — Le Congrès des poètes (1894). — Bêtes et gens de lettres (1895). — Avant la fin du jour, un acte (1895). — La Demande, un acte, en collaboration avec Jules Renard (1895). — Paris sur le Pont, revue tabarinique (1895). — Le Petit Champ, farce tabarinique en vers (1896). — Pantomime de poche, récit animé (1896). — Lucas s’en va-t-aux Indes, farce tabarinique en vers (1896). — Compliment de la Parisienne à François Coppée (1896). — Le Pont aux ânes, farce en un acte, en vers (1897). — Théâtre bref, en collaboration avec Émile Coden (1897-1898). — Paris sur la route, revue, en collaboration avec Lucien Métivet (1897). — On demande un jeune ménage, un acte, en collaboration avec Em. Marchais (1898). — Le Facteur bien noté, un acte, avec Em. Marchais (1898). — En voulez-vous des chansons ? pièce bouffe en un acte, avec Em. Coden (1898). — Boulogne en 80 minutes, revue, avec Henri Caudevelle (1898). — Madame Bigarot n’y tient pas, un acte, en collaboration avec Félix Cressan (1899).
OPINION.
Mario Varvara
Dramaturge perspicace, Docquois a donné au Théâtre-Libre : Mélie, un long acte, d’après une nouvelle de M. Jean Reibrach. Mais il n’a utilisé que l’ossature de la nouvelle, le récit nu, tel qu’il eût pu le trouver dans un fait divers. C’est donc une œuvre d’initiative personnelle, que les habitués de chez Antoine applaudirent énergiquement. En collaboration avec l’exquis ironiste Jules Renard, Docquois a écrit la Demande, œuvre en nuances sobres, en teintes fines, que nous fera savourer bientôt, je l’espère, une de nos scènes d’avant-garde, ou l’Odéon, à la rigueur ; le second Théâtre-Français ne pourrait que s’honorer et s’applaudir d’un tel choix. — Avant la fin du jour, un acte en vers, lumineux, souple, entraînant par la grâce des scènes et le cliquetis des gaîtés ironiques, vient d’être reçu aux « Escholiers » et sera joué au mois de février prochain.
Docquois romancier se révélera dans le Carrefour. Il serait outrecuidant de juger publiquement l’ouvrage d’après le premier chapitre, que je connais. Mais je suis convaincu que ce volume sera, pour les intéressés d’art, une heureuse surprise.
Docquois journaliste broche sur le tout. Les nécessités de la lutte vitale l’y ayant poussé, il a marché sans hésitation au combat, se forgeant des habiletés neuves, orientant ses qualités de recherche, d’observation aiguë et de sang-froid vers la chasse quotidienne à l’actualité. Artiste, il a traité le document du jour avec un soin tout particulier, éclairant les faits, posant les personnages en quelques traits d’une rapidité sûre, fixant les notes significatives des milieux. Hors des redites et des banalités, il sait relater, en phrases substantielles, colorées, durables, tels aspects et mouvements caractéristiques de la vie moderne. Un livre, préfacé par M. Ledrain, assemblera dignement quelques-uns parmi ses plus importants articles, sélection alléchante qui paraîtra sous le titre heureux et juste de : Attitudes de ce temps.
Par la vigueur et la variété de son tempérament littéraire, que sert à merveille une volonté d’acier, Georges Docquois demeure dès à présent marqué sur la liste des victorieux.