GROS DE BESPLAS, [Joseph-Marie-Anne] Docteur de Sorbonne, Vicaire-Général du Diocese de Besançon, Aumônier de Monsieur, Prédicateur du Roi, de l’Académie de Beziers, né à Castelnaudary en 1734.
Il a su mériter à la fois, par ses Ouvrages, & l’estime des Littérateurs, & la reconnoissance des bons Citoyens. Celui qui a pour titre, des Causes du Bonheur public, offre une infinité de vûes patriotiques, qui donnent l’idée la plus avantageuse de son cœur, en même temps qu’elles honorent son esprit, par la maniere énergique dont elles sont présentées. Son Essai sur l’éloquence de la Chaire, malgré quelques idées singulieres que le vrai goût n’adoptera jamais, peut être regardé comme un des morceaux de Littérature les plus instructifs qui aient paru sur cet objet. C’est un tableau raccourci des progrès & de la décadence de la Prédication dans les différens siecles, accompagné d’observations didactiques, qui supposent une étude approfondie des Auteurs sacrés & profanes qui se sont distingués dans la carriere de l’éloquence. Il ne tient qu’à M. l’Abbé de Besplas d’y marcher lui-même avec gloire, à en juger par le Panégyrique de S. Bernard, & par le Discours sur la Cene, imprimé à la suite de cet Essai. Doué d’une sensibilité vive & touchante, d’une imagination brillante & féconde, nourri de la lecture des Ecrivains les plus substantiels, il n’a besoin, pour cet effet, que de mettre plus de liaison dans ses idées, communément nobles & élevées, plus de naturel dans son style, souvent énergique & élégant, mais surchargé de figures parasites, de métaphores recherchées, qui le rendent quelquefois emphatique & boursoufflé. Nous ne craignons pas d’être accusés de trop de sévérité dans ces remarques, parce que la critique n’humilie que les esprits médiocres ou incorrigibles.